De l’insécurité à la stabilité : la politique coréenne de la Chine de 2009 à 2014
Auteur / Autrice : | Antoine Bondaz |
Direction : | François Godement |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Relations internationales |
Date : | Soutenance le 11/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Badie |
Examinateurs / Examinatrices : François Godement, Jean-Pierre Cabestan, Frédéric Charillon, Mathieu Duchâtel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Cabestan, Frédéric Charillon |
Résumé
Depuis la crise financière et économique de 2009, la politique étrangère de la Chine est présentée comme assertive et à même de déstabiliser l’Asie-Pacifique. Cependant, s’inscrivant dans un cadre néoréaliste classique, nous considérons que du fait d’un complexe d’insécurité lié à l’absence de parité avec les Etats-Unis, la Chine met en œuvre une stratégie de « maintien de la stabilité » dans la péninsule coréenne afin de garantir la poursuite de son ascension. La Chine est confrontée à un paradoxe de l’ascension, ses capacités matérielles s’accroissent mais son insécurité ne se réduit pas. Les universitaires chinois soulignent l’écart de puissance avec les Etats-Unis, présentent leur pays comme une puissance fragile et partielle, et considèrent la stratégie de rééquilibrage américaine comme une stratégie d’endiguement. Ce complexe d’insécurité conduit la Chine à éviter toute instabilité qui conduirait à un effondrement du régime nord-coréen sources de nombreuses incertitudes stratégiques. La péninsule coréenne est profondément déséquilibrée à partir de 2008 du fait de la transition politique à Pyongyang, et de l’arrivée au pouvoir des conservateurs à Séoul. La Chine met alors en œuvre une stratégie de stabilisation qui se traduit par un soutien inconditionnel à son voisin, au détriment de ses relations avec Séoul et Washington. Avec le retour d’un équilibre partiel entre les deux Corées fin 2012, la Chine maintient sa priorité à la stabilisation mais peut désormais tenter d’affaiblir l’influence américaine et d’isoler le Japon. Pékin met alors en scène un changement tactique suite au troisième essai nucléaire nord-coréen, et adopte une politique coréenne équidistante.