Gouverner par le rite : socio-histoire des rites d’institution municipaux autour de la parenté en France, au miroir de la situation en Allemagne (1789-1989)
Auteur / Autrice : | Antoine Mandret-Degeilh |
Direction : | Yves Déloye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 04/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Florence Faucher-King |
Examinateurs / Examinatrices : Yves Déloye, Florence Faucher-King, Vincent Gourdon, Olivier Ihl, Dieter Gosewinkel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Vincent Gourdon, Olivier Ihl |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour objet les rites d’institution municipaux autour de la parenté célébrés en France – mariage civil, baptême civil, anniversaires de mariage, Fête des mères ou encore fêtes virginales –, dont elle vise à retracer l’histoire depuis la Révolution française, à partir de matériaux de première main recueillis dans trois communes (Bobigny, Nice et Göttingen), ainsi qu’auprès de l’administration centrale, complétés par des sources de seconde main, en suivant une démarche comparative (au miroir de la situation en Allemagne), ethnographique et socio-historique. Trois temps principaux sont ainsi identifiés : l’invention de ces rites, comme résultat de la laïcisation de rites catholiques, de la Révolution française aux années 1960 avec l’entre-deux-guerres comme date charnière, puis la libéralisation de ces rites dans les décennies 1970 et 1980 et, enfin, leur individualisation dans les décennies suivantes, laquelle constitue le point de départ de nos interrogations. Cette thèse montre aussi la spécificité locale et nationale de certains des rites étudiés, ainsi que la diversité, dans le temps et dans l’espace, des figures d’exemplarité morale sur lesquelles ils reposent, en dépit de traits récurrents (ces figures sont essentiellement féminines et empruntent aux registres de la parenté mais aussi de la citoyenneté). Enfin, elle rappelle la plasticité des rites de parenté municipaux qu’illustre la diversité des usages par le bas (mode d’action collective, action politique individuelle, pratique recentrée sur ses seules fonctions de parenté, etc.) comme par le haut (instrument d’action publique, outil de légitimation, pratique clientélaire, etc.) dont ils font l’objet.