Gouverner les illégalismes urbains : les politiques publiques face aux squats et aux bidonvilles dans les régions de Paris et de Madrid
Auteur / Autrice : | Thomas Aguilera |
Direction : | Patrick Le Galès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Sociologie politique et action publique |
Date : | Soutenance le 22/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Lascoumes |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Le Galès, Marisol García, Jacques de Maillard, Cécile Péchu | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marisol García, Jacques de Maillard |
Mots clés
Résumé
En questionnant la capacité des acteurs publics à gouverner les squats et les bidonvilles qui persistent dans les régions de Paris et de Madrid, la thèse explique les mécanismes du gouvernement différentiel des illégalismes de logement des années 1960 à nos jours. Elle montre que les squats et les bidonvilles sont gouvernés, mais de façon discontinue et par des politiques aux formes diverses. Elle démontre que l’ingouvernabilité est construite par les acteurs publics pour justifier alternativement l’inaction et la mise en place de politiques de l’exception. L’ingouvernabilité constitue un répertoire discursif justifiant le retrait de l’action publique. C’est aussi un mode de gouvernance qui entretient les politiques de l’urgence, policières et humanitaires, et autorise les bricolages partiels et ponctuels. Mais lorsque les acteurs publics y trouvent des intérêts pour se positionner comme leaders de la gouvernance métropolitaine multiniveaux, des politiques publiques autonomes peuvent s’institutionnaliser autour d’administrations, d’instruments et de budgets propres. Dans tous les cas, les politiques sélectionnent et contraignent des bénéficiaires, tout en refoulant des victimes. Les politiques produisent autant d’illégalité qu’elles n’en résorbent. Derrière ces invariants, notamment issus des effets propres des instruments, la thèse identifie quatre variables clés pour expliquer la diversité des outcomes de l’instrumentation des politiques : les niveaux d’institutionnalisation, les logiques sectorielles, les échelles d’action et le comportement des cibles qui contribuent à la conception des instruments, en neutralisent les contraintes et en détournent les ressources.