Mariage et procréation à Oman et au Koweït : étude des mutations générationnelles dans le contexte d’Etats rentiers
Auteur / Autrice : | Jihan. Safar |
Direction : | Philippe Fargues |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Démographie économique |
Date : | Soutenance le 04/05/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Ghassan Salamé |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Fargues, Carla Obermeyer Makhlouf, Henry Laurens | |
Rapporteur / Rapporteuse : Carla Obermeyer Makhlouf, Henry Laurens |
Mots clés
Résumé
Depuis le boom pétrolier (tafra) des années 1970 et l’émergence des Etats rentiers, l’institution de la famille a connu d’importants changements dans les pays du Golfe, notamment à Oman et au Koweït. En particulier, le mariage et la procréation, deux événements clés qui servent à reproduire la famille, ont été affectés. Le « modèle de nuptialité traditionnel » longtemps caractérisé par un mariage précoce et universel, un écart d’âge important entre époux et la polygamie semble aujourd’hui remis en cause par l’enrichissement matériel, l’éducation de masse, l’urbanisation et les progrès sanitaires. En plus d’une transition de la nuptialité, on observe une transition de la fécondité dans les deux pays. Cependant, l’application des hypothèses de la théorie de la modernisation dans la casuistique des pays pétroliers produit des schémas démographiques atypiques : le maintien du mariage consanguin, l’émergence de nouvelles formes « non conventionnelles » de polygamie, la hausse du douaire, une fécondité toujours élevée, des choix matrimoniaux toujours déterminés par la famille et l’Etat, etc. Ces schémas obligent à repenser les schémas linéaires et déterministes des théories de la modernisation toujours utilisées en démographie, et à saisir les dynamiques adaptatives de la famille face au paradigme moderne. Intégrer la dimension politique permettra de comprendre certains de ces paradoxes. Bien que l’Etat ait incité à la modernisation des comportements démographiques, il semble avoir favorisé sur un autre front des pratiques matrimoniales et procréatives traditionnelles dans le but de consolider l’identité nationale. Les Etats rentiers ont pu, à travers le déploiement de moyens matériels et idéologiques transmettre des idéaux natalistes et prolonger le patriarcat. A travers les entretiens semi-directifs menés à Oman et au Koweït avec plusieurs générations, cette étude cherchera à situer les comportements dans un contexte économique, culturel et politique déterminé.