Thèse soutenue

De l'intuition au Moyen Age à la connaissance intuitive chez Duns Scot
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Auteur / Autrice : Ana Irimescu
Direction : Olivier Boulnois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/12/2015
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Grellard
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Boulnois, Christophe Grellard, Dominique Poirel, Isabelle Draelants, Dominique Demange
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Poirel, Isabelle Draelants

Mots clés

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Résumé

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Au Moyen Age, les théories physiologique, psychologique et philosophique de la perception se sont mutuellement influencées jusqu’à aboutir au modèle théorique de la cognition visuelle. Les définitions médiévales de la connaissance intuitive confirment d’ailleurs le « caractère visuel » de la métaphysique occidentale, ainsi que l’influence de l’optique sur l’épistémologie. Jean Duns Scot (1265-1308) est le premier philosophe qui se sert, de manière systématique, de la distinction entre deux modes cognitifs pré-discursifs et pré-judicatifs : abstractif et intuitif. Il donne ainsi une définition rigoureuse au concept d’intuition, qu’il applique de manière univoque à la connaissance du singulier immatériel et matériel. Avant lui, Matthieu d’Aquasparta (1237-1302) avait étendu le concept théologique d’intuition, utilisé traditionnellement pour expliquer la vision béatifique, à la problématique de la connaissance de soi. Il avait utilisé le terme intuitio pour désigner le rapport cognitif direct et immédiat de l’âme à ses propres actes, sans l’appliquer pour autant à la connaissance du singulier matériel. Pour Duns Scot, la connaissance de soi est directe et immédiate et intuitive et garantit la certitude dans le processus cognitifs, le fonctionnement de la mémoire, la conscience de soi et l’identité personnelle. L’intuition intellectuelle du singulier matériel constitue ainsi une des applications possibles de la distinction scotiste entre cognitio intuitiva et cognitio abstractiva, qui s’ajoute à celles représentées par la vision béatifique, la connaissance angélique et la connaissance auto-réflexive.