Le débat philosophique sur le polythéisme en France au dix-huitième siècle (1704-1770)
Auteur / Autrice : | Laura Nicolì |
Direction : | Hubert Bost, Carlo Borghero |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, textes et savoirs |
Date : | Soutenance le 05/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvio Hermann De Franceschi |
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Bost, Carlo Borghero, Sylvio Hermann De Franceschi, Lorenzo Bianchi, Girolamo Imbruglia | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lorenzo Bianchi, Girolamo Imbruglia |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La thèse traite du débat sur l'origine et la nature du polythéisme qui anima la pensée française au XVIIIe siècle. Depuis le début du siècle, ce débat commence à déborder le périmètre théologique auquel il se limitait auparavant. Le polythéisme cesse d’être une question d’exégèse scripturaire et devient un problème historique, puis philosophique. La thèse a pour objet d'éclaircir les différentes étapes de cette évolution. On montre en particulier que le remplacement progressif du modèle du monothéisme originel par celui du polythéisme primitif provoque un changement du statut de la question : d'enquête principalement antiquaire sur un sujet spécifique, elle devient une réflexion philosophique sur l'origine et la nature de la croyance religieuse tout court. La première des deux parties de la thèse est consacrée aux recherches sur les religions païennes des érudits, des antiquaires et des historiens : on y examine les principales théories sur l'origine du paganisme nées dans ce contexte (évhémérisme, allégorisme, théories de l'origine de l'idolâtrie des arts visuels et des signes de l'écriture) afin de montrer qu'elles préparèrent la réflexion des philosophes, en proposant un nouveau regard historique sur le polythéisme. La deuxième partie porte sur les aspects plus proprement philosophiques du débat ; l'attention est concentrée sur les deux figures-clés de Pierre Bayle et de David Hume et sur deux axes théoriques principaux : un axe logique ou gnoséologique, touchant à ce que signifie penser la divinité en tant que plurielle ; et un axe anthropologique ou psychologique sur l'origine de la croyance en plusieurs dieux.