Thèse soutenue

« Nous on se sauve nous-mêmes… ». Sécularisation et identité paysanne en France de 1940 à nos jours : le cas de l’agriculture paysanne
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Auteur / Autrice : Mathieu Gervais
Direction : Philippe Portier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 04/11/2015
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Willaime
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Portier, Jean-Paul Willaime, Sylvie Ollitrault, Bruno Villalba, Séverine Mathieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Ollitrault, Bruno Villalba

Mots clés

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Résumé

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Quelle place occupe la religion dans l'engagement des agriculteurs-paysans français, soucieux de la nature ? Pour répondre à cette question, nous déployons une approche sociologique historicisée de la construction d'une identité paysanne militante depuis la fin des années 1940. À partir de la philosophie de Jacques Maritain, une pensée nouvelle de la modernité infuse le mouvement paysan via l'Action catholique. Contre le traditionalisme s'élabore une personnalisation de l’engagement chrétien et paysan, moteur de la modernisation des campagnes dans une mise à distance d'un ordre naturel, politique et social lié au catholicisme. Plus tard, sous l’influence majeure d’un marxisme diffusé et retravaillé par des traducteurs chrétiens, une partie des agriculteurs progressistes radicalise ses analyses politiques et se rapproche de nouvelles luttes et de nouveaux acteurs sociaux tels que l’écologie. Dans ce rapprochement, les institutions religieuses et le discours qu’elles entretiennent sur la nature se trouvent mis à distance. Toutefois, les conceptions politiques, sociales et économiques embrassées – conceptualisées dans l’agriculture-paysanne – conservent la trace d’un héritage religieux de plus en plus éthicisé. Cette éthique prend comme objet central le respect de la vie, et légitime des pratiques agricoles alternatives selon le primat du spirituel contre l'anomie moderne. Autour de ce thème se fédèrent des profils variés, enfants d'agriculteurs et néoruraux, catholiques, agnostiques et adeptes de spiritualités diverses.