Création du monde et arts d’écrire dans la philosophie juive médiévale (Xe-XVe siècles)

par David Lemler

Thèse de doctorat en Philosophie

Sous la direction de Judith Olszowy-Schlanger et de Paul Clavier.

Le président du jury était Olivier Boulnois.

Le jury était composé de Judith Olszowy-Schlanger, Paul Clavier, Olivier Boulnois, Rémi Brague, Warren Harvey, Jean-Pierre Rothschild.

Les rapporteurs étaient Rémi Brague, Warren Harvey.


  • Résumé

    Les philosophes juifs du Moyen Âge emploient des stratégies d’écriture ésotériques pour traiter certains problèmes d’importance capitale. L’opposition de la « thèse religieuse » de la création du monde et de la « thèse philosophique » de son éternité en est l’exemple type. Ces « arts d’écrire » ont été généralement considérés, depuis les travaux de Leo Strauss, comme des moyens de dissimuler une opinion hétérodoxe, en vue de se prémunir contre la persécution politique. Nous nous engageons à comprendre cet « ésotérisme », non pas comme un stratagème politique, mais comme la conséquence proprement philosophique d’une difficulté intrinsèque à certains problèmes qui mettent en défaut les capacités expressives du langage, comme en l’occurrence la tentative d’énoncer l’origine radicale de toute chose. À partir de cette hypothèse, nous abordons le traitement de la création du monde chez des philosophes juifs actifs entre le Xe et le XVe siècles, qui soutiennent chacun une thèse différente sur la question (Saadia Gaon, Abraham Ibn Ezra, Maïmonide, Isaac Albalag, Gersonide et Ḥasday Crescas). Nous montrons comment la perspective doxographique, visant à identifier la « véritable thèse » de chaque auteur, n’est pas appropriée eu égard à de tels écrits ésotériques et nous efforçons de mettre en lumière, à travers eux, un style original du philosopher qui s’invente dans le moment médiéval de la rencontre de la philosophie et de la « révélation ».

  • Titre traduit

    Creation of the World and Arts of Writing in Medieval Jewish Philosophy (10th – 15th Centuries)


  • Résumé

    The Medieval Jewish philosophers used esoteric writing strategies in order to deal with matters of critical importance. The opposition between the « religious theory » of the creation of the world and the « philosophical theory » of its eternity constitues one of the most typical example of such subjects. Since Leo Strauss’ works, these « arts of writing » have been generally considered as means of hiding heterodox opinions, used by the philosophers in order to avoid political persecution. We try to show that this esotericism does not stem from mere political calculation, but from intrinsically philosophical considerations : the limitation of langage itself, that fails to express certain issues, such as the radical origin of all things. From this starting point, we discuss the views and writing strategies of diverse Jewish philosophers, active between the 10th and the 15th centuries, each of whom held a different theory on creation (Saadia Gaon, Abraham Ibn Ezra, Maimonides, Isaac Albalag, Gersonides and Ḥasday Crescas). We argue that the doxographic perspective, aiming at identifying each author’s « real view », is not appropriate when dealing which such esoteric writings, which we propose to envisage as the manifestation of a specific philosophical style, emerging in the Medieval period from the confrontation between philosophy and « revelation ».


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