Thèse soutenue

Le théâtre Nô et la Mission Jésuite au Japon au XVIè siècle

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Auteur / Autrice : Ana Cristina Dias
Direction : Dejanirah CoutoHelena Carvalhão Buescu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, textes et documents
Date : Soutenance le 17/03/2015
Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Universidade de Lisboa
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Paulo Farmhouse Alberto
Examinateurs / Examinatrices : Dejanirah Couto, Helena Carvalhão Buescu, Paulo Farmhouse Alberto, Ana Paula Ribeiro Fereira Menino Avelar, Ana Paula Laborinho, François Lachaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Armelle Le Bars-Poupet, Rui Manuel Loureiro

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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À la suite de notre travail de maîtrise, qui a porté sur la Representação do Outro na História de Japam de Luis Fróis, et toujours à partir du même texte long et complexe de Fróis, mais placé dans le contexte extrêmement significatif d’autres écrivains portugais traitant de l’Expansion en Orient - , nous avons souhaité orienter notre recherche dans une nouvelle optique visant à comprendre comment l’histoire de la mission chrétienne au Japon - que Fróis nous raconte en détail-, a eu, dès son origine, une très nette conscience de la nécessité de connaître l’Autre, son histoire particulière, ses traditions et sa culture. C’est à partir de cette connaissance, dont Fróis veut être le premier diffuseur pour ce qui est du Japon, que l’on pouvait concevoir une présence efficace des missionnaires et en particulier des jésuites, il s’agissait de connaître suffisamment bien les us et coutumes des autochtones pour parvenir à maximiser l’efficacité rhétorique et missionnaire au Japon et, en général dans tout l’Orient. C’est donc en suivant cette perspective que nous abordons l’œuvre monumentale de Fróis mais en prenant le théâtre Nô, résultat d’une conception religieuse et aristocratique de la vie, et qui à son tour, a été utilisé comme une des «armes théologiques» mise en œuvre par les jésuites dans leur mission au Japon. Sans l’interférence d’éléments d’autre nature, cette situation a permis que, dans une certaine logique permettant d’aborder l’autre, cette démarche a pu être entreprise en se centrant sur les éléments culturels – et c’est justement là que nous voulons développer l’étude de cas, à laquelle nous nous référons avec le plus de pertinence: le théâtre Nô. Il ne s’agit pas ici d’une stratégie isolée, mais plutôt d’une pratique bien spécifique qui a contribué, comme beaucoup d’autres, au travail de la mission chrétienne, selon la conception et la description de Valignano et Fróis. En effet notre objectif est de souligner la manière dont certains éléments culturels, apparemment éloignés de la mission d’évangélisation, ont eu finalement une présence et joué un rôle tout à fait central. C’est pour cette raison qu’ici le théâtre Nô peut être perçu comme une étude de cas, en le considérant comme une stratégie paradigmatique de la mission. L’Expansion Maritime, dans son ensemble et particulièrement dans le cas du Portugal, a été une grande aventure de l’altérité à l’aube de la culture moderne. C’est en considérant le caractère international de la Compagnie de Jésus et aussi son indépendance relative par rapport à n’importe quel pouvoir politique, que nous avons essayé d’aborder sa mission chrétienne et de mettre en évidence les affinités idéologiques et stratégiques moins pragmatiques dans sa relation avec l’autre. Cet ensemble de circonstances singulières a permis que, dès lors que l’approximation de l’autre devenait plus étroite, c’était la nature même de l’autre qui s’imposait avec une présence bien plus importante, bien au-delà de n’importe quel autre intérêt qui aurait pu résulter de ce contact.