Dynamique et introspection de la rêverie éveillée
Auteur / Autrice : | Mikaël Bastian |
Direction : | Jérôme Sackur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Soutenance le 15/09/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, Ecole normale supérieure |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (1985-....) |
Établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les pensées humaines changent constamment : on regarde, on se souvient, on prévoit... Mais comment les gens accèdent-ils à cette succession de leur propres pensées ? Cette thèse a étudié l’introspection de la dynamique des pensées en capitalisant sur le phénomène saillant et surprenant de la rêverie éveillée (Chapitre 1). Les rêveries sont ces pensées spontanées à propos de nos préoccupations personnelles. Je décris d’abord comment des fluctuations lentes permettent de prédire ces épisodes de rêverie (Ch. 2, 3). Mais ces dynamiques pourraient aussi déterminer le contenu et l’introspection des pensées. En effet, les patients avec des troubles de l’attention (TDAH) rapportent plus de pensées “vides” : ce qui pourrait venir de troubles de la dynamique et/ou de l’introspection de leurs pensées (Ch. 4). Par ailleurs, deux expériences et une étude sur smartphone suggèrent que le langage intérieur facilite la conscience de la rêverie (Ch. 5). Le langage contribue aux capacités de contrôle : les pensées verbales pourraient donc être plus stables et plus vives. Finalement, je suggère que la détection des pensées n’est pas un accès direct à des éléments bien définis. Il s’agirait plutôt d’un mécanisme décisionnel ajustable, qui s’applique à des variables internes continues et dynamiques, comme dans la perception où une décision s’applique à des variables externes (Ch. 6). En somme, ces études jettent une lumière nouvelle sur l’introspection humaine et retrouvent des intuitions anciennes (Ch. 7). En effet, nos données appuient une proposition philosophique faite il y a 125 ans par William James, un des pères fondateurs de la psychologie scientifique : nos pensées sont un flux continu, et détecter la rêverie dépend aussi des dynamiques de ce flux.