EMPEIRIA. La querelle de l'expérience (Aristote, Platon, Isocrate)
Auteur / Autrice : | Marie-Noëlle Ribas |
Direction : | Pierre-Marie Morel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 20/11/2015 |
Etablissement(s) : | Lyon, École normale supérieure |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Crubellier |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Marie Morel, Michel Crubellier, Dimitri El Murr, Francesco Fronterotta, Pierre-François Moreau, Christof Rapp | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dimitri El Murr, Francesco Fronterotta |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse de doctorat étudie la manière dont Aristote, Platon et Isocrate font du recours à la notion d’empeiria et de la promotion d’une certaine conception de l’expérience, le moyen de se défendre contre l’accusation d’inexpérience qui les vise et de polémiquer entre eux sur la question de l’excellence, dans les domaines théorique, technique et pratique. Cet examen permet d’éclairer sous un jour nouveau la question de l’empirisme antique, en considérant, d’une part, la critique que Platon et Aristote adressent à une certaine conception empirico-sophistique des savoirs et de la pratique, en reconsidérant de l’autre, le supposé empirisme d’Aristote. Si la notion d’empirisme n’a pas d’équivalent en grec, Platon fait de la notion d’empeiria, désignant une forme de pratique non-technique ignorant les causes, un instrument polémique permettant de souligner le défaut de technicité des différentes techniques, que les sophistes se font forts de transmettre. En mettant l’accent sur « l’expérience de la vérité », Platon remet en question l’empirisme de ceux qui ignorent la valeur théorique et pratique de la connaissance des réalités intelligibles. Aristote poursuit la réflexion, en reconsidérant le rôle positif, cognitif et pratique, de l’empeiria comme connaissance acquise à partir de la sensation. Aristote poursuit la critique d’un certain empirisme, dont se rendent coupables tous ceux qui échouent à s’élever à la connaissance de l’universel, tout en déplorant le défaut d’empeiria de ceux dont le savoir est purement théorique. Si comme Platon, Aristote n’est pas un empiriste, parce qu’il refuse de faire de la sensation le principe de la connaissance et le critère du vrai, son rationalisme diffère de celui de Platon, par le rôle reconnue à la sensation et l’expérience dans les domaines théorique, technique et pratique. Cette étude entend révéler l’urgence de distinctions en philosophie de la connaissance dans le cadre des études anciennes, comme la distinction entre le rationalisme logique de Platon et le rationalisme empirique d’Aristote, par exemple, permettant de mesurer l’originalité des doctrines antiques sur des problèmes aussi fondamentaux que l’origine et le principe de la connaissance et de l’action bonne.