Thèse soutenue

William James psychologie et ontologie de la continuité

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Auteur / Autrice : Michela Bella
Direction : Claude GautierRosa Maria Calcaterra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 09/07/2015
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec Università degli studi Roma Tre
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
faculté : Università degli studi Roma Tre. Dipartimento di filosofia
Jury : Président / Présidente : Massimo Ferrari
Examinateurs / Examinatrices : Claude Gautier, Rosa Maria Calcaterra, Massimo Ferrari, Vincent Mathias Girel, Stéphane Madelrieux, Flavia Stara
Rapporteurs / Rapporteuses : Roberto Frega, Sandra Laugier

Résumé

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Cette thèse aborde la question de la continuité de la conscience chez William James, en vue de ses possibles actualisations. En particulier, la tentative est de délimiter, de façon critique, les réflexions et les influences principales qui caractérisent le discours de James. Dans le sillage de la théorie de l'évolution de Darwin, les réflexions de James émergèrent dans le champ de la psychologie physiologique de la fin du 19ème siècle, où il développa de plus en plus intensément l'exigence d'une épistémologie renouvelée et d'un nouveau cadre métaphysique pour comprendre les théories et les découvertes scientifiques les plus intéressantes sur l'esprit humain. L'analyse du thème de la continuité permet de saisir, tant d'un point de vue historique que théorique, l'importance du passage graduel de James des observations de la psychologie expérimentale sur la continuité de la pensée vers une perspective ontologique selon laquelle la continuité constitue une caractéristique de la réalité. En outre, une telle analyse permet de clarifier la position de James par rapport à son contexte historique, et en même temps, de mettre en évidence les résultats les plus originaux de son travail.L'aspect de la continuité, bien que reconnu par les critiques de James, n'a jamais été proprement analysé jusqu'à présent. Cela est dû, d'une part, à la grande attention que les commentateurs ont communément prêté à la dimension individuelle chez James, et donc, à l'aspect tychistique et variant de la réalité ; d'autre part, il est important de garder à l'esprit que le principal courant interprétatif a réduit la confrontation entre James et Charles S. Peirce à une polarisation paradigmatique, où James était considéré comme un philosophe nominaliste et individualiste, alors que Peirce était étiqueté comme le réaliste à la recherche d'un continuum mathématique qui soit compatible avec sa théorie de la sémiose infinie.Toutefois, James fut immédiatement intrigué par la contradictoire unité synthétique des états mentaux, qu'il avait pu dériver de sa description de la continuité des états de conscience, où ceux-là préservaient à la fois une réelle continuité et une réelle divisibilité. Le vague aspect de l'expérience n'était pas pleinement reproductible en termes conceptuels, et en termes logiques il constituait une contradiction. L'élaboration d'une telle problématique de la part de James doit être considérée au sein du changement de paradigme de l'époque qui eut lieu dans la première moitié du 20ème siècle. Un tel changement influença l'élaboration de James, particulièrement à travers les progrès théoriques et méthodologiques réalisés dans le champ de la physiologie et de la biologie du 19ème siècle.