Thèse soutenue

La prospective territoriale dans tous ses états. Rationalités, savoirs et pratiques de la prospective (1957 - 2014)

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Auteur / Autrice : Chloë Vidal-Kratochvil
Direction : Michel LussaultJean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 05/06/2015
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche :  : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Lefort
Examinateurs / Examinatrices : Michel Lussault, Jean-Jacques Wunenburger, Isabelle Lefort, Patrick Savidan, Martin Vanier, Vincent Berdoulay, Philippe Estèbe
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Savidan, Martin Vanier

Résumé

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Développée dès la fin des années 1960 en France à partir de l’application des principes de la prospective, issus des travaux du philosophe Gaston Berger, à l’aménagement du territoire, la prospective territoriale fait aujourd’hui l’objet de nombreuses démarches tant au niveau étatique qu’au niveau des collectivités territoriales. Cette recherche propose d’interroger le sens des pratiques hétérogènes auxquelles elle a donné lieu, et entreprend pour ce faire de dénaturaliser la prospective devenue, au gré de ses différentes traductions dans les mécanismes de la décision publique, un « objet » aux contours imprécis. Nous proposons d’appréhender la prospective, d’abord présentée par Berger comme une « technique rationnelle » œuvrant à rendre l’action efficace pour l’homme, comme un « instrument de gouvernementalité » ou encore un « instrument d’action publique » producteur de normes (et en particulier de normes territoriales), ainsi que de mettre en exergue les conséquences des métamorphoses de la régulation politique sur l’état de cet « instrument prospective » et ses effets. En tant que rationalité cognitive (mode de connaissance du territoire), la prospective territoriale semble d’une part opérer un retour à la question anthropologique : elle se fait sociétale, toujours plus attentive aux pratiques spatiales. En tant que rationalité politique (mode d’administration de l’institution et du territoire), ses démarches deviennent d’autre part le lieu d’une mise à l’épreuve des catégories démocratiques encore liées à l’idéal moderne du territoire. Il appert ainsi que l’examen des dispositifs de prospective territoriale présente un intérêt pour l’analyse de la dimension spatiale de l’action politique, comme pour celle des modalités évolutives de l’action publique.