Stratégies technologique et réglementaire de déploiement des filières bioénergies françaises
Auteur / Autrice : | Paul Hugues |
Direction : | Nadia Maïzi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Contrôle, optimisation, prospective |
Date : | Soutenance le 10/03/2015 |
Etablissement(s) : | Paris, ENMP |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication (Nice ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de mathématiques appliquées (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Jarry |
Examinateurs / Examinatrices : Nadia Maïzi, Edi Assoumou, Jean-François Rous, Julien Rousseau | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Lantz |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
En France, la consommation d'énergie finale de bioénergies a crû de 35 % lors de la dernière décennie pour atteindre une part de 8,1 % de la demande finale en 2012. Leur développement a été incité car elles sont une source d'énergie renouvelable, elles permettent de réduire la dépendance aux importations d'énergies fossiles et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Elles sont aussi un moyen de dynamiser les secteurs agricoles et sylvicoles et de maintenir et de créer des emplois non délocalisables.Mais ce développement est soumis à des incertitudes : compétitivité économique vis-à-vis des ressources fossiles et d'autres alternatives renouvelables, disponibilité de la biomasse, choix technologiques, et mécanismes incitatifs. De plus, il est confronté à des controverses. L'accroissement de la demande en ressources biomasse a créé de la tension sur leurs prix et menacé les usages existants, comme le secteur des panneaux bois pour la construction au niveau français et le secteur de l'alimentation à l'échelle mondiale. Leur bénéfice environnemental a aussi été remis en cause, en termes d'émissions de particules fines pour la valorisation chaleur et électricité et en termes d'émissions de GES pour les biocarburants. De nouveaux procédés de valorisation, ne suscitant pas ces controverses, pourraient être privilégiés par le législateur au détriment des procédés actuels.Le but de cette thèse est de baliser un certain nombre de ces incertitudes afin de proposer des stratégies technologique et réglementaire pour les filières bioénergies françaises. Pour cela, nous avons développé un modèle de prospective qui décrit de façon détaillée le secteur des bioénergies et ses technologies de conversion actuelles et futures. Il est basé sur un paradigme d'optimisation qui permet de calculer les trajectoires technologiques de moindre coût, de 2010 à 2050, selon un grand nombre de contraintes qui représentent les spécificités du secteur : disponibilité et coût des ressources, paramètres techniques, économiques et environnementaux des procédés de conversion, etc.Dans une première partie, la démarche prospective est décrite. Elle consiste à analyser dans le détail les filières bioénergies : leur structure actuelle, les points de controverse et les systèmes techniques prometteurs, puis à développer un modèle de réflexion prospective basé sur ces données.Quatre questions d'intérêt stratégique pour la filière sont discutées dans la suite du document. Premièrement, la question du niveau de la demande à laquelle pourrait répondre le secteur selon deux scénarios contrastés de disponibilité de ressources métropolitaines est envisagée. Les trajectoires technologiques sont aussi analysées. Deuxièmement, l'impact d'une évolution du contexte réglementaire ainsi que les bénéfices environnementaux des biocarburants sont appréhendés. La troisième question est celle de l'impact de l'essor de la chimie du végétal sur les bioénergies. Enfin, les stratégies technologiques des biocarburants sont étudiées à l'aide d'une méthode Monte Carlo afin de comprendre les conditions du déploiement des diverses technologies disponibles.