Mise au point et applications à l’eau potable d’une méthode de mesures sensorielles par indicateurs physiologiques
Auteur / Autrice : | Gwénaëlle Haese |
Direction : | Pierre Le Cloirec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Rennes, Ecole nationale supérieure de chimie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière (Rennes1996-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des Sciences Chimiques de Rennes |
Autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Résumé
Les méthodes classiques d’analyses physico-chimiques et/ou sensorielles montrent leurs limites pour décrire la perception de l’eau potable. En effet, son goût est difficile à verbaliser, du fait du milieu lui-même, supposé sans goût ou avec des goûts dus à de très faibles concentrations en molécules sapides. L’objectif de cette thèse est de développer une méthode innovante et objective de la mesure de la perception. Pour cela, un protocole adapté à la dégustation est construit à partir de mesures physiologiques qui permettent d’accéder aux réactions inconscientes du système nerveux en réponse à des stimuli gustatifs ou olfactifs. Les objectifs de ces travaux étaient de : (1) passer en revue les différentes méthodes de mesures physiologiques ; (2) déterminer les plus pertinentes pour les stimuli étudiés ; (3) établir un lien entre les différentes caractéristiques d’intérêt (intensité, valence hédonique et concentration) ; (4) prédire la perception des goûts et odeurs de l’eau. Dans cette étude, les mesures physiologiques investiguées ont été l’EEG, la fréquence cardiaque, la réponse électrodermale et la microcirculation cutanée. Afin de balayer un large spectre de goûts, les quatre saveurs de base (sucré, salé, acide, amer) ont été utilisées à de faibles concentrations proches des seuils de détection. Les différentes molécules sont diluées dans l’eau d’Evian (eau de référence). Une application au goût de chlore a aussi été développée. Il est montré qu’il est possible de construire des espaces sensoriels individuels de référence basés sur les réactions physiologiques, stables dans le temps et directement en lien avec les caractéristiques sensorielles des stimuli et de leur concentration dans l’eau. Finalement, la méthode de construction d’espaces sensoriels adaptée à la caractérisation des goûts et odeurs de l’eau, permet de construire une espace perceptif caractéristique d’un sujet humain. Le potentiel de prédiction à partir de cette approche a enfin pu être mis en évidence et la pertinence de la méthode pour l’évaluation sensorielle a pu être démontrée.