L’Art de cour d’Abomey : le sens des objets
Auteur / Autrice : | Gaëlle Beaujean |
Direction : | Jean-Paul Colleyn, Henry John Drewal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Conçue autour d’une anthropologie de l’objet, cette thèse propose de suivre le parcours d’artefacts royaux d’Abomey, ancienne capitale du royaume précolonial du Danhomè (Bénin actuel). Nous observerons d’abord les intentions de cet art de cour sous les angles politique, militaire, historique, religieux et social de 1625 à 1890. Le Danhomè était très organisé sur le plan militaire. Dès le XVIIIe siècle, le royaume s’empara du port de Ouidah où les Européens organisaient déjà le trafic d’esclaves vers l’Amérique. Pourvoyeur de prisonniers puis de ressources agricoles, le roi instaura un système d’échanges et de visites à la cour pour ces partenaires commerciaux. Nous verrons comment les contacts laissèrent leur empreinte dans l’art royal. Les sources orales, écrites et iconographiques permettront de constituer un premier corpus d’objets de la cour, des regalia aux images vaudou. Les relations de voyage permettront aussi de saisir quelles impressions laissèrent l’exposition de cet art royal sur un public non initié. Après la conférence de Berlin de 1885, sur le partage de l’Afrique, la France déclara la guerre au royaume et le conquit en 1894. Ce butin de guerre complété par des dons royaux pré coloniaux, des collectes des années 1930 et l’art de cour toujours présent à Abomey composeront un deuxième corpus. Nous analyserons les transformations d’usage, de valeur et de place de ces objets depuis la chute du royaume jusqu’à aujourd’hui. Nous dégagerons enfin les régimes de valeur et la polysémie de cet art de cour de sa conception jusqu’à sa localisation actuelle.