Contribution à une sociologie de l'hominisation : une expérience de pensée anthropologique à la lueur des données actuelles
Auteur / Autrice : | Sejin Park |
Direction : | Georges Guille-Escuret, Frédéric Joulian |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Prenant le contre-pied du rejet de l’évolutionnisme en anthropologie contempo-raine, cette thèse s’emploie à explorer l’évolution des sociétés tout au long de la succession de différents représentants du genre Homo. En raison de l’« invisibilité du social » dans les vestiges matériels laissés par eux, cette entreprise a nécessairement recours à l’expérience de pensée procédant par la question du type « que se passerait-il si… ». Il s’ensuit des conjectures sur la vie sociale des hominidés, dont le bien-fondé se mesure à l’aune de leur capacité de tenir compte des données actuelles de la paléontologie, de la préhistoire, de la primatologie ou de l’ethnologie. De façon plus générale, la thèse entend jeter les bases d’une sociologie de l’hominisation qui s’oppose par son affirmation de l’irréductibilité du social au projet sociobiologiste. En effet, la présente étude adopte face aux sociétés d’hominidés la même attitude que celle d’une sociologie classique : elle cherche à com¬prendre les conditions d’émergence des différentes façons d’organiser la vie en société. Cette enquête aboutit à l’hypothèse d’une tripartition des mondes au cours de l’hominisation, un accent particulier étant mis sur les mécanismes/principes sociologiques qui les distinguent. La vie sociale au sein de ces trois mondes est analysée en termes d’articulation entre modes de subsistance/production et modes de reproduction. La thèse réexamine aussi quelques-uns des traits propres aux sociétés d’Homo sapiens, tels que la prohibition de l’inceste, la division sexuelle du travail et la formation du collectif de proprié¬taires à travers le principe de parenté.