Thèse soutenue

Contraindre pour soigner ? : les tensions normatives et institutionnelles de I'intervention psychiatrique après l'asile
FR
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Delphine Moreau
Direction : Nicolas Dodier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Florence Weber
Examinateurs / Examinatrices : Numa Murard, Anne Paillet, Corinne Rostaing

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche explore la persistance de la contrainte au sein d'une psychiatrie qui a aujourd'hui profondément évolué : soins majoritairement libres et extra-hospitaliers, réduction fortes des durées de séjour. Elle l'étudie à travers deux dimensions : les pratiques coercitives elles-mêmes, resituées dans l'ensemble des interventions des professionnels, et les dispositifs institutionnels, légaux, architecturaux, spatiaux, qui cristallisent un certain arbitrage entre les tensions normatives entre soin, sécurité et liberté - dispositifs dans lesquels ces pratiques prennent place, qui les informent et qu'elles s'approprient voire transforment au sein de nouveaux équilibres. L'exercice de la contrainte n'a cessé d'être au cœur des accusations portées contre la psychiatrie, parfois par les professionnels eux-mêmes : accusation d'arbitraire, d'abus, de violence. Il est parallèlement défendu au nom de la protection des personnes elles-mêmes. L'enquête suit les variations critiques auxquelles les différentes pratiques sont inégalement exposées et les formes de régulations dont celles-ci font l'objet. Pour ce faire, cette recherche s'appuie sur (1) une analyse des dispositifs légaux et réglementaires encadrant les pratiques de contrainte et leur articulation avec l'organisation spatiale des soins de 1838 à 2013, (2) une enquête ethnographique en différents lieux de prise en charge, principalement au sein d'un secteur (service d'hospitalisation, 6 mois, centre d'accueil et de crise, 3 mois), complétée par des observations en contrepoint (hospitalisation et urgences psychiatriques, 2 mois), et (3) des entretiens avec les professionnels des services (n=61).