Auteur / Autrice : | Thomas Chopard |
Direction : | Alain Blum |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Anne Goldberg |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Arel, Catherine Gousseff, Christian Ingrao, Nicolas Werth |
Résumé
La guerre civile qui s'est déroulée dans l'ancien empire russe après 1917, a constitué pour les populations juives d'Ukraine la pire persécution avant la Shoah, une confrontation avec une guerre terrible et meurtrière ainsi qu'une nouvelle vague de violences spécifiquement antisémites. Le présent travail explore donc les raisons de l'émergence d'une nouvelle forme d'antisémitisme, pétri de ressentiment religieux et économique, mais renouvelé en profondeur par l'émergence du mythe du judéo-bolchevisme. L'antisémitisme connut une embellie suite à la révolution de 1917 parce que la figure du Juif servait tout particulièrement de repoussoir aux mouvements nationalistes ukrainien et russe qui s'affrontaient avec les partisans d'un pouvoir soviétique en Ukraine. L'antisémitisme servit par conséquent de base à la gestion au quotidien par les armées combattantes, de plus de deux millions de Juifs ukrainiens. Et il ouvrit sur des séries de pogroms extrêmement violents dont la perpétration est analysée en détails dans ses constantes et ses variations. Une attention toute particulière est donnée aux formes les plus extrêmes de cette violence antisémite portée par des voisins contre leurs voisins juifs, confinant à des cas de nettoyage ethnique et d'extermination. Dans un dernier temps sont analysés les effets immédiats et à plus long terme sur les victimes de cet déchaînement de violences : réfugiés de guerre gérés brutalement par les pays voisins, recomposition de la population et intégration à la nouvelle société soviétique.