Syndicalisme et environnement en France de 1944 aux années quatre-vingts
Auteur / Autrice : | Renaud Bécot |
Direction : | Geneviève Massard-Guilbaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Maurice Halbwachs (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Chatriot |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Dalmasso, Nicolas Hatzfeld, Xavier Vigna, Michelle Zancarini-Fournel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche retrace la formation des préoccupations environnementales au sein des organisations syndicales en France, articulant une démarche d'histoire sociale des mondes du travail et d'histoire environnementale. En croisant sources nationales et locales, archives syndicales et publiques, cette thèse identifie les interactions des syndicalistes avec des acteurs extérieurs en matière d'environnement et souligne la singularité du positionnement syndical. Les années d'après-guerre sont marquées par des discours concernant l'usage des ressources naturelles dans le cadre des politiques industrielles, l'aménagement du territoire, ou le recours aux substances pathogènes affectant les salariés dans et hors l'espace de travail. L'étude des années soixante et soixante-dix permet ensuite d'observer l'affirmation d'un environnementalisme propre aux organisations de travailleurs. Trois conclusions principales se dégagent de cette étude. Premièrement, l'intervention syndicale est conditionnée par la mutation du système énergétique, qui constitue un critère central dans la réflexion des confédérations. De plus, le droit encadrant l'activité syndicale, comme la fragmentation interne au droit régulant l'industrialisation (droit du travail et droit de l'environnement) renforce la difficulté rencontrée par ces organisations pour intervenir face aux nuisances. Deuxièmement, au tournant de la décennie 1970, les structures syndicales mènent un effort de définition de leur approche environnementale et se démarquent des pouvoirs publics. Enfin, les propositions formulées par les salariés pour aménager les politiques publiques intègrent une attention constante aux inégalités environnementales.