Auteur / Autrice : | Marie Boltz |
Direction : | Sylvie Lambert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Analyse et politique économiques |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Sergej Maratovič Guriev |
Examinateurs / Examinatrices : Luc Arrondel, Isabel Guenther, Marc Gurgand | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marie Baland, Xavier Mora Giné |
Résumé
Cette thèse porte sur l'analyse des normes de redistribution au sein de la famille élargie en Afrique Sub-Saharienne et de leurs impacts sur les choix d'allocation des ressources entre individus. Dans un contexte où les marchés financiers sont peu développés et où les revenus sont très volatiles, les individus sont vulnérables face aux risques économiques et de la vie. Pour pallier ces risques, ils se reposent alors principalement sur deux stratégies : la redistribution intrafamiliale et l'épargne. Dans cette thèse, j'étudie comment les mécanismes de redistribution intrafamiliale affectent les décisions d'épargne. A partir d'une enquête qualitative originale conduite au Sénégal en 2012, le premier chapitre propose une analyse fine de la relation entre les migrants, principaux contributeurs aux dépenses du ménage d'origine, et les destinataires de leurs transferts afin de mieux comprendre la dynamique du partage de ressources et les normes sociales qui y sont jointes. Dans le second chapitre, j'étudie les décisions de transferts au sein de la fratrie et comment elles permettent d'expliquer les choix d'épargne. J'utilise les données représentatives à l'échelle nationale de l'enquête ''Pauvreté et Structure Familiale' au Sénégal. Je montre l'importance de transferts notamment destinés à des cérémonies, qui sont associés pour les hommes par un niveau d'épargne plus faible. Dans le troisième chapitre, je mets en évidence l'existence de stratégies coûteuses visant à réduire la pression à redistribuer, à partir d'une expérimentation originale au Sénégal. Une forte disposition marginale à payer pour cacher ses revenus est observée. De plus, les personnes ayant reçues leurs gains en privé transfèrent moins à leur entourage et compensent par d'avantage de dépenses personnelles. Enfin, dans le chapitre 4, il s'agit de comprendre comment les changements anticipés dans la situation matrimoniale du ménage peuvent influencer les comportements d'épargne et d'investissement. En particulier, je montre que les femmes en union monogame, face au risque de l'entrée d'une seconde femme dans leur union, investissent dans des stratégies visant à se protéger économiquement, en accumulant davantage d'épargne et concentrant leurs dépenses sur leurs besoins personnels et l'éducation de leurs enfants.