La conservation des grains en France au XVIIIe siècle : ruptures, continuités et limites
Auteur / Autrice : | Thierry Michel |
Direction : | Gérard Béaur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Mathieu Arnoux |
Examinateurs / Examinatrices : Annie Antoine, Jérôme Buridant, Jean-Michel Boehler |
Mots clés
Résumé
La conservation des grains est un problème récurrent dans la France d'Ancien Régime, puisque les quantités perdues aux différents stades du stockage sont alors importantes. Jusqu'au XVIIIe siècle, peu d'évolutions sont observées dans ce domaine, mais à partir de 1750, des recherches et expérimentations nombreuses sont réalisées en France, cette question devenant alors un sujet de préoccupation collective. Cette thèse étudie tout d'abord les caractéristiques de la nouvelle approche scientifique et technique qui apparaît entre 1750 et 1770, analysant le caractère novateur des recherches et leur diversité, le rôle joué par les agronomes des sociétés d'agriculture nouvellement créées et enfin l'implication du gouvernement royal pour soutenir l'expérimentation et relayer la diffusion des progrès par son administration. Puis, pour mesurer les répercussions de ce mouvement au niveau des campagnes, la modernisation des matériels de nettoyage des grains est étudiée dans la France du nord, comme traceur d'une meilleure conservation. A partir de sondages effectués sur six régions, elle montre que l'innovation touche celles-ci à des degrés divers, confirmant l'implantation du crible ventilé principalement dans les régions de grande culture, mais aussi dans celles où agronomes et techniciens participent à la conception et à la diffusion de ce matériel. Au terme de cette étude, on constate que le mouvement de recherche et d'innovation spécifique de la fin du XVIIIe siècle porte déjà en lui les principes des évolutions futures, comme la généralisation de la mécanisation du nettoyage des grains au XIXe siècle et le concept des grands silos à grains apparus au XXe siècle.