Thèse soutenue

Sociologie historique de l'émigration et de l'immigration kabyles : les Ath Waghliss dans les deux vallées de la Soummam et de la Durance
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Auteur / Autrice : Ali Mekki
Direction : Monique de Saint Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (Paris)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Beaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdelhafid Hammouche, Smaïn Laacher

Résumé

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Sur la base d'archives, d'entretiens et d'observations, la thèse retrace et analyse la genèse et la réalisation d'une trajectoire collective particulière, depuis 1915 jusqu'en 2015 : celle des émigrés de la tribu des Ath Waghliss à Chemini dans la vallée de la Soummam, en Kabylie, immigrés à Saint-Auban dans la vallée de la Durance, où ils sont venus d'abord pour travailler dans une usine, destinée initialement à la production d'aluminium et d'hydro-électricité. Cette trajectoire met en lumière deux personnages, l'émigré et l'immigré kabyles ainsi que leurs histoires respectives, mais aussi les deux territoires auxquels ils appartiennent. Analyser les situations à partir d'un seul territoire ou d'une seule scène aurait conduit à avoir une vue partielle et partiale des conditions de vie et des motivations des immigrés. L'émigration immigration des Ath Waghliss vers Saint-Auban, en introduisant de manière collective et permanente une unité de temps et de lieux, permet de considérer ce processus migratoire et ses transformations, à partir d'un double regard, et d'analyser cette dualité historique, géographique, sociologique. Cette situation exemplaire invite à reconsidérer plusieurs aspects de la sociologie de l'immigration. Les émigrés immigrés sont devenus des immigrés sur les deux scènes sociales, et doivent désormais assumer ce qu'ils sont devenus ici et là. Au terme d'un siècle d'histoire de leur présence et de leur absence à Chemini et à Saint-Auban, les immigrés développent des signes tangibles d'appartenance aux deux territoires, et construisent, en s'appuyant notamment sur leur capital spatial, des liens suffisamment solides pour y établir une résidence alternée.