Le nom propre dans le Cratyle de Platon
Auteur / Autrice : | Christophe Brichant |
Direction : | Jean-Marie Schaeffer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie et sciences sociales |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Delcomminette |
Examinateurs / Examinatrices : Yves Hersant, Marie-Dominique Couzinet |
Mots clés
Résumé
La thèse s'attache à étudier la question du nom propre dans le Cratyle, en montrant, notamment, comment mythologie et étymologie engagent une herméneutique. Chacun des noms divins induit une théorie du langage et l'illustre. À chaque fois, une pensée philosophique originale est sous-tendue. La première partie interroge le titre du dialogue (la mimésis entre Cratyle et Hermogène), son sous-titre (orthotès face à alétheia), la comparaison faite par Platon entre tisser et nommer, les noms de héros (Astyanax, Hector, Patroclos. . . ), la coïncidence entre Héros et érôs. Les principes économiques des noms propres et leur filiation sémantique et mythologique permettent d'évaluer la question du « propre » chez certains héros (Pélops, Atrée. . . ) et dieux (Chronos, Tantale, Hermès. . . ). La deuxième partie indique que chaque nom divin s'offre comme une mythographie. Interpréter un théonyme revient à faire lecture d’un texte où se lit un micro-récit, nous éclairant sur le statut du nom et du dieu qui le porte. Les noms de dieux suivent un fil généalogique (de père en fils), onomastique (analogie de sons et de sens, métaphores et métonymie) et mythologique. Dans la troisième partie, la réflexion porte sur les divinités de la nature, quelques concepts éthiques « exemplaires », avant de se poursuivre sur la mêkhanê de la langue et sur la structure du nom propre comme mot croisé et parole oraculaire. La conclusion prospective s'intéresse à la postérité du cratylisme du nom propre chez Rabelais, Montaigne et Michel Leiris.