Militants et riverains dans la dynamique des causes environnementales : approche sociologique des syndromes d'hypersensiblilité chimique
Auteur / Autrice : | Aymeric Luneau |
Direction : | Francis Chateauraynaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de sociologie pragmatique et réflexive |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Cefaï |
Examinateurs / Examinatrices : Madeleine Akrich, Rémi Barbier, Claude Gilbert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le 19 octobre 2010, un article du blog Chemical sensitivity network raconte qu'un enfant « atteint de MCS [hypersensibilité chimique multiple en français] a déclaré : ''Je souhaiterais avoir un cancer, car au moins mon état serait reconnu'' ». Cette citation pourrait résumer cette thèse dont l'objet est de comprendre les conditions sociales rendant possible l'ouverture d'espaces d'expression concernant les effets environnementaux et sanitaires des substances chimiques. Ce travail de thèse s'appuie sur l'étude de trois problèmes sanitaires et environnementaux. Le premier problème est relatif à l'utilisation du tétrachloroéthylène dans les pressings pour le nettoyage à sec. Le deuxième problème concerne la question des effets sanitaires de la pollution du pourtour de l'étang de Berre, près de Marseille. Enfin, le troisième dossier traite de la controverse sur la réalité du « syndrome d'hypersensibilité chimique multiple », une « maladie environnementale » apparue au début des années 1980. L'étude de ces trois problèmes permet d'appréhender la manière dont une dynamique collective se constitue à partir d' « enquêtes » que les riverains, les malades, les victimes, leurs proches, les médecins, les pouvoirs publics entreprennent pour comprendre certaines expériences singulières et résoudre leurs doutes. À travers ces « enquêtes », les acteurs remettent en question certains faits qui semblaient établis, participent à la définition du problème et ouvrent des débats sur le lien entre les substances chimiques et la santé.