Thèse soutenue

De la Réforme Sociale à l’Optimisation du Risque-Rendement : une compréhension du processus de gouvernementalisation au travers de l’histoire d’une Banque Ouvrière en Amérique Latine.

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Auteur / Autrice : Luis-Emilio Cuenca Botey
Direction : Ève Chiapello
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 07/07/2015
Etablissement(s) : Jouy-en Josas, HEC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Management Gestion-Organisation-Décision-Information (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupement de Recherche et d'Etudes en Gestion à HEC / GREGH
Jury : Président / Présidente : Éric Godelier
Examinateurs / Examinatrices : Raùl Barroso, Marc Nikitin
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Cohen, Éric Pezet

Résumé

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Parmi l’ensemble des organisations, les banques ont trois caractéristiques majeures : la prééminence des calculs dans la définition des cours de l’action de l’organisation ; la construction de mécanismes d’examen et de contrôle du comportement de leurs clients qui sont, en termes comptables, leurs actifs ; un rôle essentiel dans le cadrage des comportements économiques dans les sociétés modernes. Ainsi, tous les projets bancaires se construisent à partir des calculs mais aussi au travers de paradigmes liés à l’économie politique et aux injonctions morales qui leur sont concomitantes. Cette thèse se propose de contribuer à la connaissance des pratiques bancaires et de leur rôle dans la construction d’individus gouvernés par une certaine raison économique. Pour ce faire nous nous sommes intéressés à l’histoire socio-technique de la Banque Populaire et pour le développement communautaire du Costa Rica. Nous avons construit cette histoire à trois niveaux différents. D’abord le niveau des ‘discours du gouvernement’ qui a été étudié grâce à la consultation d’archives portant sur les discussions des lois définissant le cadre normatif de la Banque à l’Assemblée législative du Costa Rica. L’analyse de ces discussions nous a permis d’identifier cinq rationalités politiques se disputant l’hégémonie pour définir les conceptions de contrôle de l’organisation au cours de son histoire. Puis, nous nous sommes intéressés au niveau de la prise de décision stratégique. Nous l’avons étudié grâce à la consultation des comptes rendus portant sur des disputes concernant la gestion actif-passif de la banque de 1969 à 2010. Lors de l’analyse de ces discussions nous avons montré comment interagissent les technologies de calcul avec les rationalités politiques identifiées au premier niveau de la recherche et les trajectoires sociales et politiques des administrateurs participant dans les disputes. Ainsi, nous avons montré les modalités par lesquelles se déplacent les épreuves de justification permettant d’arriver à des accords sur le budget de crédit de la banque. Enfin, le troisième niveau de la thèse est une reconstruction historique des dispositifs d’évaluation des demandeurs de crédit. Au cours de cette partie nous montrons les relations qui existent entre la manière d’équilibrer le bilan et les formes d’évaluation et valorisation des demandeurs de crédit. Notre recherche s’inscrit dans la ligne des travaux portant sur une étude de l’économie politique par les instruments de gestion. Elle discute avec les études gouvernementalistes en comptabilité et propose un déplacement dans la manière de comprendre le déploiement de la rationalité économique dans le fonctionnement des organisations.