La crucifixion dans les peintures murales carolingiennes dans l'Europe latine chrétienne et sur ses marges (IXè - début du XIème siècle)
Auteur / Autrice : | Julie Mercieca |
Direction : | Daniel Russo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 03/10/2015 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologie, terre, histoire, sociétés (ARTEHIS) (Dijon) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Daniel Russo, Eliana Magnani |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Caillet, François Bougard |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur l’iconographie de la Crucifixion dans les peintures murales carolingiennes entre le IXe et le début du XIe siècle. Pivot dans la pensée chrétienne par sa portée dogmatique, la Crucifixion reste cependant peu représentée dans l’Occident latin jusqu’au milieu du VIIIe siècle. La période carolingienne marque, de fait, un tournant décisif où la Crucifixion s’affiche progressivement sur tous les supports et à travers des techniques différentes, en même temps que l’iconographie tend à se cristalliser. Nous appuyant sur une documentation comptant treize décors peints entre le IXe et le début XIe siècle et répartis dans les anciennes limites de l’Empire carolingien et ses marges, notre étude vise à analyser ce thème dans l’art monumental, peu étudié jusqu’alors. Outre la persistance de formes au-delà de la chute de l’Empire et des frontières politiques, les peintures recensées mettent en évidence le recours à une construction visuelle tributaire de traditions diverses – en premier lieu textuelles – permettant d’exalter la divinité du Christ sur la croix, mais aussi d’insister davantage sur son humanité souffrante. Ces choix iconographiques font écho à l’orientation théologique qui se manifeste sous le règne de Charlemagne et de ses successeurs et au sein de laquelle la Croix et le Crucifié occupent une place majeure. Mais, bien plus que de réserver notre analyse au cadre de l’image, il s’agit également de dépasser le champ figuratif pour prendre en compte l’environnement spatial et cultuel de la Crucifixion, et ce, afin d’envisager les lectures de ce décor dans l’espace qui lui est imparti. En étant peinte sur la paroi de l’édifice religieux, la peinture fait partie non seulement du décorum de l’édifice cultuel, mais participe parfois également aux rites qu’elle encadre. Ainsi, à la lumière des sources exégétiques et liturgiques, il convient de replacer le décor dans la scénographie dans laquelle elle s’inscrit. Souvent associée à un autel (majeur ou secondaire), voire à des fonts baptismaux, la Crucifixion s’inscrit bien souvent dans des temps rituels spécifiques ou des pratiques dévotionnelles qui témoignent d’une transformation du sentiment religieux à l’égard de la Passion et de ses représentations.