Lucien, nouvel Ulysse ? : fonctions et enjeux d'un personnage homérique dans l'oeuvre de Lucien de Samosate
Auteur / Autrice : | Marine Bois |
Direction : | Estelle Oudot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres classiques |
Date : | Soutenance le 10/10/2015 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) (Dijon) |
Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures / CPTC | |
Jury : | Président / Présidente : Alain Billault |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Fartzoff, Sophie Gotteland, Karen Ní Mheallaigh |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objet de notre thèse, qui s’inscrit dans une réflexion sur le processus de la réécriture des textes classiques à l’époque de la seconde sophistique, est d’étudier le rôle singulier que joue Ulysse dans l’œuvre de Lucien de Samosate. Ulysse se distingue d’abord d’Achille, personnage plus monolithique qui, chez Homère déjà, est construit en opposition avec lui. Par ailleurs, de la citation isolée aux allusions croisées, disséminées au point de créer de véritables échos entre des œuvres en apparence très différentes, il apparaît que l’utilisation qui est faite d’Ulysse est beaucoup plus élaborée et subtile que celle d’Achille. Ainsi l’examen et la comparaison des références aux deux personnages permettent d’établir la primauté d’Ulysse, associé, chez Lucien, à une réflexion fondamentale sur la force des mots et leur pouvoir de séduction, ainsi que sur l’importance de l’esprit critique en toutes circonstances. Un deuxième temps est consacré à la lecture plus minutieuse des œuvres où prévaut le processus d’exploration et que la référence au personnage d’Ulysse, voyageur inventif par excellence, permet en fait de structurer. Grâce à cet examen, il est possible de mieux comprendre à quel point Lucien s’approprie pleinement le personnage homérique pour en faire un autre de ses masques et proposer ainsi, tel un défi, un nouvel Ulysse à la postérité, tout en gardant ses distances avec le personnage. C’est aussi l’occasion de remarquer combien, progressivement, Lucien intègre les expressions ou le lexique épique au cœur même de son texte, pour aboutir à l’écriture d’une prose poétique qui lui appartient en propre. Il apparaît, en effet, au terme de cette étude que l’utilisation que Lucien fait d’Ulysse est directement liée à la question cruciale chez lui de son identité culturelle, dans un monde d’érudits exigeants, au sein duquel l’orateur syrien entend être reconnu.