Thèse soutenue

Dynamiques politiques dans la mer Thyrénienne du XI au XII° siècle. Le rôle de la Sardaigne et de la Corse dans l'espace sous tutelle pontificale

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Auteur / Autrice : Corrado Zedda
Direction : Jean-André CancellieriEnrica Salvatori
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 28/04/2015
Etablissement(s) : Corte en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-André Cancellieri, Enrica Salvatori, Rossana Martorelli, Michel Lauwers, Eugène F.-X. Gherardi, Didier Rey, Maria Pia Alberzoni, Mauro Ronzani
Rapporteurs / Rapporteuses : Rossana Martorelli, Michel Lauwers

Résumé

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Cette thèse se propose d'étudier le processus de création et la gestion politique successive d'un espace correspondant à la péninsule italienne et les deux mers adjacentes -la mer Tyrrhénienne et la mer Adriatique- de la part du Siège apostolique romain. Cet espace, véritable création géopolitique, avait pour fonction de protéger le territoire et les intérêts du Patrimonium Sancti Petri contre les ingérences étrangères, dans une période de conflit profond avec le pouvoir impérial en raison de la lutte pour les investitures.De manière précise, l'objet de notre recherche est la partie tyrrhénienne de cette région. D'une part, ses littoraux insulaires, la Sardaigne et la Corse, toutes deux liées au Siège apostolique par des relations complexes au niveau juridique, institutionnel et ecclésiastique; d'autre part, sa limite continentale septentrionale axée sur la ville de Pise et liée au Siège apostolique par une relation tout aussi complexe, oscillant entre subordination et autonomie d'action au sein de l'espace géopolitique tyrrhénien. Au cours des premières décennies de la réforme de l'Eglise (1040-1080 environ), l'entité territoriale pontificale n'était pas encore devenue une réalité administrative et institutionnelle mature et structurée. Cependant, le pouvoir du pape existait et se manifestait de manière bien concrète : en premier lieu ecclésiastique et doctrinale, mais également politique et de pouvoir décisionnel sur toute la chrétienté de l'époque, à des intensités différentes selon la distance physique de Rome. La présence de l'Eglise n'avait certainement pas la même force de pénétration ni la même influence dans le lointain Groenland que dans la proche Marca de Tuscia. Toutefois, l'Eglise se présentait comme la "maison de tous"; elle était en cela bien plus l'héritière de l'universalisme de l'Empire romain que ne le fut jamais son concurrent, le Saint-Empire romain germanique.Nous prévoyons par conséquent de développer cette idée de départ en essayant de reconstruire une histoire prosopographique et thématique de la politique des pontifes romains sur les territoires de la région tyrrhénienne, cherchant ainsi à identifier de nouveaux thèmes de recherche jusqu'alors négligés ou peu approfondis par les historiens en général. Tenter de redessiner l'espace tyrrhénien (et en partie l'espace adriatique) du point de vue du Siège apostolique romain représente probablement un défi ambitieux et certainement risqué mais, à mon avis, nécessaire pour échapper à certains écueils de la "navigation" historiographique de ces dernières années, écueils qu'il n'est pas rare que le chercheur croise au cours de son travail.