Dynamiques identitaires liées aux comparaisons sociales intergroupes et intragroupes : quand l'auto-catégorisation explique les perceptions et conduites scolaires
Auteur / Autrice : | Sébastien Chazal |
Direction : | Serge Guimond, Céline Darnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 04/02/2015 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...) |
Laboratoire : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...) | |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Michinov |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Guimond, Céline Darnon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Michinov, Pascal Pansu |
Résumé
Fondée sur les Théories de la Comparaison sociale (Festinger, 1954), de l'Identité Sociale (Tajfel, 1970) et de l'Auto-Catégorisation (Turner, 1987), cette Thèse défend l'idée de l'influence du contexte de comparaison dans la construction des perceptions et des conduites scolaires. Particulièrement, et selon le genre, le niveau d'auto-catégorisation (intergroupe vs intragroupe) modifie le concept de soi scolaire, scientifique et littéraire, le rappel de notes mais aussi les choix d'orientation (Article 1). Les filles s'évaluent comme plus douées en lettres que les garçons et les garçons comme plus doués en sciences que les filles dans un contexte intergroupe par rapport à un contexte intragroupe. Avec des mesures plus « objectives », ce pattern de résultats est identique pour les notes et s'inverse pour les choix d'orientation. Ces différences de genre se retrouvent également pour les sois agentique et relationnel dans un contexte collectif et s'estompent là aussi dans un contexte plus individuel (Article 2). Ainsi, pour des élèves en France, les différences de genre ne sont pas amoindries (Eagly & Wood, 1999), mais perdurent lorsqu'une identité collective est induite. L'auto-stéréotypie ou l'adhésion au stéréotype de l'endogroupe explique alors ces différences de genre sur les concepts de soi agentique et relationnel. De plus, dans cette étude réalisée en école d'ingénieur, la position sociale modifie les auto-perceptions des filles sur un soi scientifique dans un contexte collectif, illustrant des effets de contraste par rapport au groupe d'appartenance. Le soi collectif et non le soi individuel est guide des attitudes d'inégalités envers les groupes sociaux, mesurées par la dominance sociale et le sexisme moderne (Article 2). Les liens entre comparaison sociale et buts d'accomplissement sont alors étudiés et précisent qu'une comparaison intergroupe implique plus l'adoption de buts de performance-approche qu'une comparaison intragroupe alors que l'inverse se produit pour des buts de maîtrise (Article 3). Ces résultats seront enfin discutés au regard des questions entourant l'existence de réelles différences de genre liées au contexte, et d'identités multiples influençant différemment les cognitions et attitudes.