Marine et ouvriers de la construction navale à l'arsenal de Brest (1918-1970) : du paternalisme d'Etat à la mondialisation économique, un mouvement syndical partagé entre pragmatisme et idéologie
Auteur / Autrice : | Alain Le Moigne |
Direction : | Christian Bougeard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 02/10/2015 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche bretonne et celtique (Brest ; 1969-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Pigenet |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bougeard, Michel Pigenet, Christian Chevandier, Jean-Marie Guillon, Yvon Tranvouez | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Chevandier, Jean-Marie Guillon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans un contexte de profonde restructuration de la construction navale militaire française, la seconde moitié du XXe siècle a été marquée par un déclin continu de l’adhésion syndicale au sein d’un des bastions du militantisme ouvrier breton : l’arsenal de Brest. Face à une telle évolution, l’évocation régulière de quelques lointains « faits d’armes » a participé à la construction d’une image d’un établissement en perpétuelle ébullition. Sans faire abstraction d’un phénomène protestataire incontestable à certaines époques, cette recherche propose néanmoins de se démarquer de cette vision réductrice en reconsidérant une action syndicale longtemps guidée par la volonté de négocier avec une hiérarchie complaisante plus que par une opposition systématique. Des avancées sociales de l’entre-deux-guerres à la fin de la décennie 1960, elle s’attachera à analyser l’itinéraire d’un mouvement ouvrier tiraillé entre une condition « privilégiée » et un statut de « fer de lance » de la lutte prolétarienne, s’adaptant aux contextes politico-économiques successifs, de l’administration étatique traditionnelle à l’apparition d’une notion de productivité jusque lors étrangère à la construction navale militaire. Confrontée à une situation où histoire et mémoire sont parfois divergentes alors que l’arsenal du Ponant tend à devenir un fort enjeu patrimonial, cette recherche s’efforcera de faire la part entre les mythes et les réalités en replaçant les faits dans les contextes historiques successifs, en redonnant aux événements la juste place qu’ils ont occupée dans le quotidien des travailleurs et des syndicats et en rétablissant l’implication et les responsabilités de chaque acteur social dans le fonctionnement et la vie de l’établissement comme dans la constitution d’une aristocratie ouvrière à la pointe du Finistère.