Thèse soutenue

La thèse de la domination occidentale face à l'épreuve de la réflexivité : "nous" et les chercheurs indiens et brésiliens en Relations internationales

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Auteur / Autrice : Audrey Alejandro
Direction : Daniel Compagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 09/09/2015
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Université Bordeaux-IV (1995-2013)
Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Pascal Ragouet
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Adell
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Ramel, Xavier Guillaume

Résumé

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Cette recherche interroge le problème auquel se trouvent confrontés les chercheurs qui, en Relations Internationales, dénoncent la domination « occidentale » au sein de cette discipline. Afin de promouvoir le dialogue et la diversité à l’échelle globale, ils défendent l’intérêt d’une démarche réflexive contre les pratiques de fermeture et de hiérarchisation exercées, selon eux, par les chercheurs « mainstream » « positivistes ». Vingt ans après les débuts du programme réflexiviste cependant, l’émergence d’une autocritique sème le doute sur les capacités de ce projet à produire une alternative aux pratiques académiques qu’il dénonce: les chercheurs réflexivistes en Relations Internationales reproduisent-ils la « domination occidentale » qu’ils révoquent ?Pour mener à bien cette recherche, nous avons analysé la publication internationale en Relations Internationales comme une situation d’énonciation à laquelle nous participons en tant que chercheuse réflexiviste. Une enquête socio-historique, menée sur l’internationalisation des chercheurs en RI en Inde et au Brésil, ainsi que l’analyse de différents corpus composés des discours des agents sur lesquels portent notre enquête (les chercheurs « réflexivistes », les chercheurs « mainstream », et les chercheurs indiens et brésiliens), représentent nos sources principales.Conformément aux soupçons formulés par l’autocritique, notre travail met en avant l’eurocentrisme de la thèse de la domination occidentale. Il révèle en outre la naturalisation particulière des rapports sociaux produits par le réflexivisme du fait de son ambition émancipatrice. Cependant, contrairement à cette critique de la critique, nous percevons comme un point positif la prise en compte, par les réflexivistes, de leur participation aux processus de hiérarchisation académique. En effet, notre expérimentation montre que l’acceptation de notre participation aux rapports sociaux que nous étudions a représenté la condition nécessaire pour transformer nos propres rapports sociaux, dans le sens de la diversité et du dialogue académique que nous recherchons.