Thèse soutenue

Les représentations sociales de la densité dans l'habitat : vers une faubourisation métropolitaine : "Fabrication, appropriation, territorialisation"
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Auteur / Autrice : Manon Viviere
Direction : Guy Tapie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 15/12/2015
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Marie-Christine Jaillet
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Oblet, Francis Pougnet
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Charmes, Cyria Emelianoff

Résumé

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La densité se retrouve au cœur des préoccupations des acteurs de la ville. Outil technique mesurant la concentration de logements ou de populations sur un espace, elle se voit aujourd’hui le réceptacle symbolique d’un urbanisme plus durable. Du côté des habitants, associée dans les imaginaires collectifs aux quartiers en difficultés, souvent excentrés, et aux grands ensembles, la densité n’a pas bonne presse. Elle semble responsable d’un blocage cognitif quant à son appropriation sociale, faisant largement figure de rejet. La densité produit ainsi des perceptions architecturales, urbaines et sociales renvoyant à des systèmes symboliques qui lui sont propres.La densité peut être alors interrogée sociologiquement comme un ensemble de représentations sociales qui permet la matérialisation de projets d’habitat, qui guide l’action publique et les politiques urbaines, et qui influence les stratégies résidentielles des habitants. Souvent décrite comme la cristallisation d’une incompréhension entre des acteurs-concepteurs et des habitants-récepteurs d’un habitat plus durable et dorénavant plus dense, la thèse développe une réflexion plus transversale sur la densité, carrefour de l’architecture, de l’urbanisme et de la sociologie urbaine. Comment les acteurs de la fabrication de la ville s’approprient-ils les valeurs renouvelées de la densité dans une actualité où la recherche de nouveaux modèles urbains pour la métropolisation est centrale ? Comment les habitants s’approprient-ils les mutations urbaines et architecturales de l’offre résidentielle des métropoles, aux regards de leurs aspirations résidentielles, mais aussi de leurs lectures sociales des espaces et des formes ?La densité est aussi une dynamique de production de la ville. La densification génère des processus de recompositions sociales et urbaines qui révèlent l’originalité de l’évolution des territoires de faubourgs métropolitains, phénomène sociologique et urbain hybride, ni périurbanisation, ni gentrification ni relégation dans leurs définitions strictes. Les enjeux de gouvernance métropolitaine, les stratégies résidentielles et les formes d’appropriation de la densification par les habitants s’y écrivent de manière singulière, révélant un phénomène qu’il est possible d’appeler la faubourisation.