Difficultés psychologiques périnatales : facteurs de risque et développement d’un modèle multifactoriel en population générale. Résultats de l’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE)
Auteur / Autrice : | Melanie Bales |
Direction : | Anne-Laure Sutter-Dallay, Nicole Rascle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 30/11/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pharmacoepidemiologie et Evaluation de l'Impact des Produits de Sante Sur les Populations (Rouen ; Bordeaux ; 2005-...) |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Verdoux |
Examinateurs / Examinatrices : Claude D'Ercole, Maria Melchior | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Chabrol, Sylvie Nezelof |
Mots clés
Résumé
Les difficultés psychologiques pouvant apparaître chez les mères au cours de la périodepérinatale se révèlent fréquentes et potentiellement graves pour la mère et l’enfant. Ces troublessemblent être insuffisamment repérés et l’accès aux soins psychiques des femmes en périodepérinatale reste un enjeu de santé publique majeur. Peu de travaux se sont intéressés auxinterrelations et processus sous jacents entre des facteurs de risque de survenue de symptômesdépressifs postnataux. L’objectif principal de notre travail était d’étudier l’impact de diversfacteurs de risque de survenue de difficultés psychologiques au cours de la grossesse et/ou lepostpartum, au sein d’un vaste échantillon de mères en population générale. Le second objectifétait de développer un « modèle multifactoriel de la symptomatologie dépressive postnatale »,basé sur les travaux théoriques de Milgrom, Martin & Negri (1999).Deux études ont été menées à partir des données de la cohorte ELFE (Etude LongitudinaleFrançaise depuis l’Enfance). La première étude (n=15 143) a permis de mettre en évidence quedes vulnérabilités socioéconomiques et un ensemble de caractéristiques de la grossesse,notamment celles concernant le suivi prénatal et les complications obstétricales, étaientindépendamment associées à la présence de difficultés psychologiques prénatales. Environ 13%des femmes déclaraient avoir présenté de telles difficultés et un quart d’entre elles avaientconsulté un spécialiste de la santé mentale. Le jeune âge, un niveau éducatif intermédiaire et êtrenée à l’étranger étaient indépendamment associés à une plus faible probabilité d’accéder à dessoins de santé mentale. La seconde étude (n=11 643) a permis le développement d’un modèlemultifactoriel de la symptomatologie dépressive maternelle postnatale. Les résultats montrent uneffet direct du soutien anténatal de la part du conjoint et des capacités d’autorégulation du bébésur l’intensité de la symptomatologie dépressive postnatale. Des effets indirects du niveausocioéconomique et de la compréhension maternelle des pleurs du bébé médiés respectivementpar le soutien anténatal et les capacités d’autorégulation du bébé sont démontrés.En dépit des stratégies de santé publique visant à promouvoir un dépistage organisé et desstratégies de prévention des vulnérabilités psychosociales périnatales, le manque d’accès auxsoins psychiques au cours de la période périnatale demeure un enjeu majeur de santé publique.Notre travail confirme l’hypothèse que les symptômes dépressifs postnataux ont des originesmultifactorielles, qui évoluent au sein d’un modèle interactif complexe. Le soutien anténatal de lapart du conjoint et les caractéristiques liées au bébé semblent avoir une place centrale.