La gouvernementalité aux marges de l’État : la lutte contre le paludisme en Casamance (sénégal)
Auteur / Autrice : | Cedric Leveque |
Direction : | Frédéric Le Marcis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie. option Anthropologie sociale et culturelle |
Date : | Soutenance le 04/12/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marc-Éric Gruénais |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Foucher | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Faye, Giorgio Blundo |
Mots clés
Résumé
Cette thèse consiste en une analyse de l’État sénégalais en actes et de ses processus de gouvernementalité tels que ceux-ci sont déployés en Casamance. Au travers de la lutte contre le paludisme, comme objet ethnographique, ce travail mène une analyse de la fabrique de la légitimité étatique dans une région où celle-ci est remise en question. Il s'agit, au travers des actes d’État, d'interroger les relations entre les appareils d’État (idéologiques et coercitifs), les partenaires de l’État et les communautés. Les ajustements structuraux des années 1980, la décentralisation qui en découle et la mise en place des appareils communautaires ont participé, auprès de la population, de la dégradation de l'image d'un État fort. Cette dégradation, en contexte casamançais, fut exacerbée par une crise de la légitimité étatique trouvant son origine dans un conflit social. Celui-ci est survenu suite au sentiment éprouvé par les populations d'un État vécu comme pilleur et incapable d'assurer le bien-être de ses administrés. Aujourd'hui, alors que la Casamance reste en proie à un conflit de basse-intensité, l'imaginaire d'un État ayant « abandonné » la région subsiste. Comment, dès lors, l’État fabrique sa légitimité alors qu'il n'apparaît majoritairement aux yeux des Casamançais qu'au travers de ses prérogatives violentes ? Alors que ses appareils coercitifs sont très visibles (contrôles militaires et policiers réguliers), comment apparaît-il sous ses formes bienveillantes lui permettant de légitimer sa présence ? Ainsi, par une analyse du déploiement du biopouvoir, au travers de la mise en place des politiques de lutte contre le paludisme, cette thèse interroge la fabrique de l’État en Casamance. Cette recherche constitue ainsi une anthropologie politique.