Thèse soutenue

Quand on n'a "que" BAC + 3... : les étudiants et l'insertion professionnelle

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Auteur / Autrice : Romain Deles
Direction : François Dubet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 24/09/2015
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Serge Paugam
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Beduwé
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Galland, Éric Verdier

Résumé

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Cette thèse porte sur l'insertion professionnelle des étudiants. Ellesoulève en particulier deux questions : la question des possibilités objectivesd'insertion professionnelle pour les diplômés de l'enseignement supérieur, et apporteainsi une contribution au débat sur la dévalorisation des diplômes ; la question del'expérience de l'insertion professionnelle des jeunes dans le contexte institutionnelet social français marqué par la nécessité de s'établir professionnellement.Les figures de « l'intello précaire » ou de « l'ouvrier bachelier » incarnent lesdifficultés d'emploi d'une jeunesse qualifiée. Ce phénomène doit être relativisé : lesjeunes diplômés du supérieur ont des niveaux de chômage beaucoup plus faiblesque les non-diplômés. Les mesures habituelles de la rentabilité des diplômes sontrassurantes : une année d'études supérieures supplémentaire continue d'apporter unsurcroit de revenu de 8%. La dévalorisation des diplômes ne serait alors qu'un« mythe ». Ces constats optimistes reposent cependant sur des indicateurs trèsagrégés : les performances en termes d'insertion professionnelle sont appréciées enfonction du nombre d'années d'études ou du niveau de diplôme. On mesure parexemple les chances d'insertion professionnelle des bacheliers et des titulaires demaster et l'on compare les rentabilités relatives des diplômes. Les études sont donccomprises comme un ensemble homogène de savoirs : les parcours, les contextesd'enseignement, l'intensité du travail de chaque étudiant, et, surtout, la spécialité dediplôme poursuivie sont gommées dans la mesure traditionnelle de la rentabilité desdiplômes. Cette thèse, à partir d'une analyse secondaire de données quantitatives,cherche à préciser cette mesure en réintroduisant la spécialité de diplôme. Onobserve alors qu'à niveau de diplôme équivalent, il existe de fortes disparités entreles spécialités de formation dans la probabilité de s'insérer et dans la qualité desemplois occupés. La spécialité détermine autant que le niveau de formation l'accès àun emploi qualifié. Ainsi, ce travail conclut à l'existence d'effets d'inflation scolairelocaux, situés sur des spécialités de formation précises.