De le perception sociale à la discrimination : une contribution à l’étude des déterminants précoces des comportements discriminatoires
Auteur / Autrice : | Benoite Aube |
Direction : | François Ric |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 21/07/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie, Santé et Qualité de Vie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Muller |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Pascual | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Yzerbyt, Jean-Claude Croizet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Bien que la discrimination soit devenue illégale et immorale, les recherches ont montré que les comportements discriminatoires subsistent, parfois en se manifestant de manière subtile. Cependant, les processus impliqués dans ces effets sont encore mal connus. En s’appuyant sur une conception émotionnelle du préjugé (Cottrell & Neuberg, 2005), l’objectif général de ce travail de thèse était d’investiguer le rôle causal des émotions dans l’émission des comportements discriminatoires, que ce soit au niveau du ressenti émotionnel subjectif mais surtout, au niveau des réactions émotionnelles plus subtiles. La première étude a d’abord montré que les émotions déclarées de colère, de peur et de dégoût médiatisent le lien entre la menace représentée par l’exogroupe et le comportement déclaré envers celui-ci. Au-delà du ressenti émotionnel subjectif, nous émettions l’hypothèse que les premiers instants de la perception de l’exogroupe suffisent à déclencher des réactions émotionnelles (i.e., tendances comportementales), ces dernières entrainant la mise en place d’un comportement discriminatoire involontaire. En s’appuyant sur une organisation en chaine causale expérimentale, les études 3 à 6 ont tout d’abord montré que les tendances comportementales précoces sont déclenchées à partir de l’émotion majoritaire évoquée par l’exogroupe. Les études 7 et 8, en revanche, ne confirment pas le rôle causal des tendances comportementales dans la mise en place des comportements discriminatoires involontaires. Dans l’ensemble, ce travail de recherche apporte des éléments de preuve concernant l’implication précoce des émotions dans le processus de discrimination mais ne permet pas de valider leur rôle médiateur.