La maison Denis Frères (1862-1954) : trajectoire d'un réseau commercial et social entre Bordeaux et l'Extrême-Orient
Auteur / Autrice : | Delphine Boissarie |
Direction : | Christophe Bouneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 10/12/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Daumalin |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouneau, Jean-François Klein, Bruno Marnot, Philippe Papin, Philippe Chassaigne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Klein, Bruno Marnot |
Mots clés
Résumé
En 1859, la prise de Saïgon par le corps expéditionnaire français donne aux milieux du négoce de l’Hexagone l’espoir de concurrencer la colonie britannique de Singapour en Extrême Orient. Étienne Denis, capitaine au long cours bordelais envoie ses fils en Cochinchine pour sonder les potentialités de ce nouvel horizon commercial. Fondée en 1862 à Saïgon, la maison Denis Frères développe des activités industrielles, de négoce, de cabotage, s’intéresse au riz et devient en quelques décennies l’une des affaires les plus prospères de la colonie indochinoise, notamment par le développement de son réseau commercial dans la « Méditerranée » Est asiatique. Dans le même temps, la famille Denis s’intègre aux élites saïgonnaises et bordelaises et participe aux réseaux de sociabilités locaux. La consultation des archives privées de la maison Denis Frères d’Indochine, de la famille Denis, d’anciens employés de la Maison complétée par l’étude des archives publiques concernant l’entreprise permet d’envisager à la fois la stratégie de développement de la Maison mais aussi la gestion d’une entreprise en milieu colonial. Cette double implantation, entre Bordeaux et Extrême Orient, invite le chercheur à pratiquer les jeux d’échelles. Elle pose la question de l’adaptation de l’entreprise aux spécificités du marché asiatique, traditionnellement dominé par les Chinois, et de son rôle dans la mise en valeur de la colonie. De fait, la structure de l’entreprise reflète la société coloniale indochinoise et l’évolution de ses mentalités. En métropole, la maison Denis Frères s’inscrit dans un réseau de défense des intérêts coloniaux et permet d’apprécier l’influence du négoce ultramarin.