Thèse soutenue

Enfermements idéologiques et ouvertures poétiques : trois écrivains traducteurs de Pouchkine pendant la guerre froide : Aragon, Landolfi et Nabokov
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Auteur / Autrice : Stanislas Gauthier
Direction : Isabelle Poulin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 04/12/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Backès
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Poulin, Tiphaine Samoyault, Anne-Rachel Hermetet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Backès, Tiphaine Samoyault

Résumé

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Portant sur la période de tensions politiques extrêmes 1937-1982, la thèse propose de considérer autrement le statut de la traduction à partir des œuvres d’Aragon, de Landolfi et de Nabokov, écrivains et traducteurs de Pouchkine. Discutant et prolongeant la pensée d’Henri Meschonnic, ce travail défend, à travers le cas exemplaire de ces écrivains-traducteurs, l’existence de liens étroits entre le contexte, l’écriture et la traduction. Après une présentation des trois circuits éditoriaux principaux de la période, le face à face entre le traducteur et les forces politiques est étudié. L’analyse du corpus de traduction permet de révéler la grande activité d’Aragon, de Landolfi et de Nabokov sur la période considérée. Il s’agit ensuite de réfléchir aux modalités des échanges éditoriaux Est-Ouest en s’intéressant notamment aux anthologies et aux retraductions. La question de l’historicité des traductions de Pouchkine conduit à revenir au contexte. L’étude révèle que les communistes comme les capitalistes refusent de prendre en compte véritablement l’expérience du mal absolu que résume le nom d’Auschwitz. En guise de réponse, le littéralisme, souvent affiché durant la Guerre froide, a eu l’ambition de prendre en compte la volonté de l’auteur disparu. Le choix de traduire Pouchkine entend également apporter une réponse à la division du monde. Pouchkine questionne le face à face dans ses œuvres, le poète russe affrontant ainsi la question du mal tout en proposant une écriture morale. La dernière partie de ce travail défend l’idée d’une continuité entre l’activité de traduction et l’œuvre des écrivains. Elle montre combien le nom, la figure, les œuvres de Pouchkine nourrissent le travail d’Aragon, de Landolfi et de Nabokov. Elle propose enfin de considérer d’une autre manière la prose poétique, la parodie et l’histoire littéraire.