Thèse soutenue

British, actually : Working Title Films et la construction d'un cinéma britannique à vocation internationale
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Auteur / Autrice : Aurélie Damême
Direction : Jean-François Baillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 11/09/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Susan Blattès
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Baillon, Isabelle Le Corff, Cecilia Tirtaine, Charles Drazin
Rapporteurs / Rapporteuses : Susan Blattès, Isabelle Le Corff

Résumé

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Cas à part dans le cinéma britannique contemporain, depuis 30 ans la société de production Working Title Films connaît un succès régulier sur la scène internationale. Son box-office cumulé se compte en milliards de dollars pour une centaine de longs métrages, qui lui ont valu des dizaines d'Oscars et de BAFTA, ainsi que quelques distinctions à Cannes, Berlin ou Venise. Ce succès attire pourtant les critiques de certains commentateurs, qui lui reprochent de se laisser submerger par les conventions du cinéma hollywoodien et de manquer d'ambitions culturelles, notamment à cause de son contrat avec la major Universal et de ses stratégies de distribution. Ils déplorent les représentations stéréotypées de la « britannicité » de certains de ses films, à l'instar des comédies de Richard Curtis ou de Rowan Atkinson. En effet, si Working Title a débuté avec un film audacieux, My Beautiful Laundrette (Stephen Frears, 1985), son premier grand succès commercial est Four Weddings and a Funeral (Mike Newell, 1994). Néanmoins, malgré leurs ambitions commerciales mondiales, Tim Bevan et Eric Fellner, les directeurs de Working Title, revendiquent leur britannicité et une « sensibilité européenne ». Celle-ci est concrétisée par un partenariat avec PolyGram Filmed Entertainment puis avec StudioCanal. Cette dimension transnationale – plutôt que transatlantique – n'est pas sans influence sur les films eux-mêmes, et concourt également à leur succès international. Plusieurs intrigues mettent même en scène des relations interculturelles. Les films affichent des stratégies de compromis entre spécificité culturelle et universalité, avec des équilibres changeants. En effet, on ne peut nier la diversité déconcertante de la filmographie, tant du point de vue des contenus culturels que du degré de créativité. Working Title collabore avec des réalisateurs britanniques d'horizons variés, comme Richard Curtis, Stephen Frears, Edgar Wright ou Joe Wright. De plus, elle franchit souvent les frontières nationales, essentiellement outre-Atlantique, en particulier grâce à son partenariat avec les frères Coen, mais aussi en Australie, en Afrique du Sud ou dans d'autres pays européens. Tout cela place donc Working Title au cœur des débats sur les enjeux du cinéma britannique actuel, concernant son identité (cinéma national / post-national), l'équilibre entre les aspects économiques et artistiques, les relations avec Hollywood, ou encore le rôle des politiques culturelles. Ainsi, cette thèse tâche de comprendre l'évolution et le succès de cette société phare du cinéma britannique, en s'attachant autant à l'étude de son fonctionnement (partenariats, développement, production, distribution) qu'à l'analyse textuelle de ses films.