Thèse soutenue

Femmes en fuite : la dame errante dans la littérature médiévale (XIIe-XVe siècles)

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Auteur / Autrice : Maitena Hardoy
Direction : Danièle James-Raoul
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 08/07/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Christine Ferlampin-Acher
Examinateurs / Examinatrices : Danièle James-Raoul, Françoise Laurent, Patricia Victorin, Silvère Menegaldo
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Laurent, Patricia Victorin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans le roman d’aventures médiéval, le thème de la fuite ne peut être perçu de manière uniforme mais en fonction du sexe du personnage principal. L’homme qui fuit est un couard déshonoré, la femme en fuite un nouveau prototype d’héroïne. En effet, être en fuite, suppose d’errer dans un univers inconnu, regorgeant de territoires pas toujours domestiqués par l’homme et largement inexplorés par la femme, l’espace extérieur restant traditionnellement un terrain de chasse masculin. Identités mouvantes trahies par le déguisement et la mouvance de leur nom, étapes laborieuses marquées par la nécessité de gagner sa vie, virilité parfois à toute épreuve, ces jeunes demoiselles sillonnent les contrées en quête d’elles-mêmes. Seul rempart contre le suicide, la fuite féminine synthétise une révolte avouée et exprimée. Donner ainsi la parole à des femmes dans des schémas narratifs éprouvés, les faire coexister aux côtés des chevaliers errants, c’est bien leur permettre de poser, ou de redécouvrir, les bases de leur identité. Parfois assistées dans leur démarche brutale, elles s’attribuent désormais la responsabilité d’elles-mêmes et acquièrent peu à peu une indépendance qui, jusque-là, était irréalisable à l’intérieur des murs de leur forteresse androcentrique. Aussi, fuir leur confère-t-elles un contrôle tout à fait inédit de leur personne. La circulation des femmes dans les romans du Moyen Âge demeure donc un enjeu non seulement narratif, mais aussi social, privé, humain. A l’heure de la redécouverte des grandes aventurières des XIXe et XXe siècles, l’accent est porté sur une nouvelle mobilité de la femme. Notre thèse regarde plus en avant et examine des femmes nomades dans les fictions romanesques médiévales. Ce motif fédérateur rassemble vraisemblablement quelques topoï notoires issus de sources anciennes mythologiques récupérées par la littérature du Moyen Âge. Il s’agira de décrypter l’architecture de ce motif pour en déterminer les origines.