Portrait des "professionals" en tant que narrateurs dans la fiction courte victorienne et édouardienne : les discours de pouvoir des médecins, des hommes d’église et des hommes de loi dans les nouvelles de Joseph Sheridan Le Fanu, Wilkie Collins et Arthur Conan Doyle
Auteur / Autrice : | Romain Girard |
Direction : | Nathalie Jaëck |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 23/11/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Naugrette |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Jaëck, Gaïd Girard, Hélène Machinal, Georges Letissier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Naugrette, Gaïd Girard |
Résumé
Les membres de la classe des professions, qu'ils soient narrateurs ou personnages, occupent une place à la fois centrale et équivoque dans le texte victorien, dans sa construction, sa composition. En effet, si cette place prépondérante paraît indiquer une prise de pouvoir de ces derniers, elle s'accompagne fréquemment d'une mise en question, voire d'une mise en danger de leur statut au sein du récit. Cette position paradoxale semble être le résultat du lien quasi-systématique (mais souvent sous-jacent) entre l'apparition d'un narrateur ou d'un personnage issu des professions et la déstabilisation des notions de signification et de vérité dans l'ensemble du texte. Nous étudierons les modalités et les outils de cette déstabilisation, mais aussi ses conséquences sur le corps du texte. Pour ce faire, nous nous concentrerons sur le support de la nouvelle véhiculée par les périodiques pour son caractère propice à l'expérimentation et sa grande diffusion auprès du lectorat victorien. Par ailleurs, nous avons centré notre corpus de textes sur Conan Doyle, Wilkie Collins et Le Fanu car ces derniers ont participé activement à la diffusion dans la littérature des idées propres aux classes moyennes et ont abondamment illustré les mutations sociales de cette classe durant la seconde moitié du XIXème siècle. Cela s’est fait à travers leurs nouvelles notamment, qui apparaissent comme le lieu privilégié de l’expression des interrogations concernant l'instabilité de certains discours structurants de la société : loi, religion et médecine. Ainsi, Joseph Sheridan Le Fanu, fils d’un homme d’église et féru de théologie, Arthur Conan Doyle, lui-même médecin de formation et William Wilkie Collins, homme de lettres portant un grand intérêt à la chose scientifique (comme le suggère son long roman didactique Heart and Science paru en 1883) ont tous trois contribué à la définition des relations particulières entre les membres des professions et le reste de la société victorienne. De plus, leur participation active à la publication des périodiques les plus lus de leur époque atteste de leur contribution importante à la définition de la pensée victorienne.