Thèse soutenue

Truman, "faith-based" diplomatie et ambigüités du Plan Marshall : cas de la France de l'après-guerre

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Auteur / Autrice : Jean-Marie Autran
Direction : Bernadette Rigal-Cellard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 06/07/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Pierre Sicard
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Rigal-Cellard, Blandine Chélini-Pont, Philippe Chassaigne
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Sicard, Blandine Chélini-Pont

Résumé

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La "Faith-based" diplomatie américaine et les ambiguïtés du plan Marshall : le cas de la France dans l’après-guerre. Le Président Harry S. Truman (1945-1953) affirme dès 1946 que les E.U. doivent s’armer d'une « diplomatie fondée sur la foi » pour encourager la reconstruction spirituelle d'une Europe « déchristianisée » face au communisme. Pour faire barrage au marxisme de l’Union Soviétique, il fallait commencer par la France, vue comme la pierre de voûte spirituelle. Plus que toute autre nation, elle bénéficie avec le plan Marshall d'un puissant soutien financier militaire, économique et d'une conquête des cœurs et des esprits. De multiples agences interviennent dans cette période alors que les Églises américaines redécouvrent cette terre de mission. Généralement articulées autour de la conviction religieuse des Présidents, les initiatives sont relayées sur le terrain par l’engagement d’acteurs privés. Officialisée en 1998 par le président Clinton dans la promulgation de l’Acte international sur la liberté religieuse, cette approche a justifié la ténacité des missionnaires de 1945 à nos jours dans une France catholique religieusement peu diverse. Encouragées par le quatrième Réveil la plupart des missions américaines, églises protestantes historiques, nouvelles religions ou NMR (mormons, adventistes, témoins de Jéhovah etc...) et Évangéliques ont bien accueilli cette opportunité, phase d’introduction pour certaines ou de redémarrage pour d’autres déjà présentes dès le 19ème siècle. Bien que l'entreprise de « nation building » économique et culturelle de la France ait été perçue par l’opinion américaine de l’époque comme l'une des plus décevantes de l’après-guerre, les résultats de la transformation de la société française sont apparus avec un décalage dans le temps. Pouvons-nous alors retracer les sources des mutations transatlantiques des religions d'origine américaine et l’évolution du paysage religieux français aux activités gouvernementales et missionnaires en ce début de la Guerre froide ?