Du canon artistique à la norme industrielle : une forme sculpturale au coeur du quotidien
Auteur / Autrice : | Alban Denuit |
Direction : | Hélène Sorbé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts (Histoire, Théorie, Pratique) |
Date : | Soutenance le 06/07/2015 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Litzler |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Sorbé, Christophe Viart, Élie During | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Litzler, Christophe Viart |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce sujet a pris forme à partir de ma propre pratique d’artiste. Celle-ci a comme base une réflexion sur les normes industrielles qui définissent les formats et les dimensions des espaces standardisés constituant notre quotidien. Ces éléments sont rationnalisés afin de rendre leur production, leur transport et leur usage les plus économiques et efficaces possibles. Cette réflexion m’a notamment amené à une compréhension quant au fonctionnement de ces normes ; les objets composant notre cadre de vie entretiennent entre eux des rapports de proportion. Ceux-ci sont généralement fondés sur un module commun servant de base à l’élaboration de ces formats. Ce système paraît dès lors se rapprocher de celui qui caractérisa les canons artistiques. Ces derniers renvoyaient, de façon générale, à des principes mathématiques ou géométriques déterminant des rapports de proportions et assurant une cohésion entre les dimensions d’une œuvre ou d’un bâtiment. Les canons artistiques et les normes de l’industrie partageraient donc un même fonctionnement et diverses analogies. L’exemple le plus probant est celui de la feuille de papier de série A (A3, A4...) dont le format rectangulaire est construit selon le principe de la « porte d’harmonie » qui fut avec « la divine proportion » des canons artistiques. Ma recherche consiste donc à saisir et à mettre en pleine lumière le caractère profondément sculptural des normes en l’associant à l’étude d’une histoire artistique à laquelle se rattachèrent les canons de proportion. De plus, cette réflexion peut alors nous conduire vers deux autres questions. La première concerne l’idée que les normes de l’industrie construisent virtuellement une forme sculpturale au cœur même du quotidien de par les liens de dimensions qu’elles prescrivent entre les standards. La seconde souligne la résurgence d’un langage sculptural spécifique dans des pratiques artistiques ayant comme intentions celles d’interroger et de manipuler la réalité et le fonctionnement même des éléments usinés.