Thèse soutenue

La création in situ en Océanie : géo-esthétique et territoires urbains

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elsa Thénot
Direction : Alain Mons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 13/05/2015
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Hélène Sorbé
Examinateurs / Examinatrices : Alain Mons, François Soulages, Christophe Genin

Résumé

FR  |  
EN

Le travail de cette thèse s’articule autour des pratiques artistiques et urbaines à travers quatre métropoles situées en Australie et en Nouvelle-Zélande. Sydney, Melbourne, Auckland et Wellington, territoires artistiques majeurs dans ce continent, sont ici le socle d’une étude empirique et théorique. L’enjeu premier sera de situer chronologiquement et de comprendre, à partir de l’art occidental et de son évolution, quelles sont les problématiques artistiques inhérentes à l’in situ. Nous verrons comment un art produit extra-muros, tel que formulé aux Etats-Unis et en Europe (1960-1970), a mis en avant une prise en compte multiple du lieu par les artistes, mettant à contribution différentes données : spatiales, géomorphologiques, historiques, humaines et bien sûr contextuelles. Les appréhender nous amènera à mettre en valeur le premier tournant spatial, voire géospatial de l’art, soit sa propension, à un moment donné, de sortir de ses cadres traditionnels – dont le musée – pour conquérir de nouveaux territoires d’inscription. Pour mieux aborder ces villes postcoloniales océaniennes et les espaces qu’elles consacrent à la création artistique, nous verrons comment ces deux jeunes nations ont bâti et continuent à construire leur identité. Au regard du biculturalisme néo-zélandais, de la culture maorie et de la place de ce peuple, nous nous sommes attaché à saisir comment l’art extra muros existe à Wellington et dans des zones plus rurales autour d’Auckland. En Australie, les faits historiques sont venus renforcer un sentiment identitaire au travers de certaines formes de création urbaines tandis que d’autres restent à l’écart de ces problématiques locales – c’est le cas de l’évènement Sculpture by the Sea. Dans quelle mesure un territoire, au travers de ses quatre premières villes, peut-il par le biais de l’in situ dégager une géo-esthétique? Cette étude fondée sur l’observation et le croisement pluridisciplinaire des approches théoriques a montré et argumenté la tendance des villes-mondes à se réinventer, se régénérer par l’art jusqu’à devenir, à certains égards, un véritable outil territorial. J’ai proposé différentes clés de lecture pour faire comprendre comment se dégage des formes d’esthétique singulières dans le cadre d’un urbanisme volontariste quant à redessiner le visage de la ville (Sydney, Opera House). Puis, il s’agira de montrer à travers les démarches exemplaires, comment l’art, dans les villes océaniennes, évolue spatialement, souligne l’histoire et s’en détache. Le corpus d’œuvres, pertinent au vu de la priorité identitaire, multiculturelle et spatiale fera jour sur l’expression d’une géo-esthétique urbaine spécifique. Les connexions interculturelles entre indices vernaculaires (motifs, gestes, formes) et médiums contemporains attestent d’une géographicité de l’art, entre interprétation narrative des lieux, symbole et émancipation.