Thèse soutenue

La mobilité d'étudiants libyens en France : relever le défi de l'altérité - un pari impossible ? une approche quantitative et exploratoire
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Auteur / Autrice : Salem Al Zubia
Direction : Marion Perrefort
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 15/12/2015
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Edition, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours (ELLIADD) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Hervé Quintin
Examinateurs / Examinatrices : Marion Perrefort, Hervé Quintin, Sylvie Freyermuth, Andrée Chauvin-Vileno
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Quintin, Sylvie Freyermuth

Résumé

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Notre recherche s'intéresse à la mobilité étudiante libyenne. Les particularités du public concerné ainsi que les objectifs de leur séjour en France différencient à plusieurs égards cette mobilité d'autres formes de mobilité académique. En effet, notre échantillon est constitué de professeurs (dans différents domaines) ayant repris des études et qui sont, en partie, des non-spécialistes en langue française, donc sans connaissance préalable de cette langue. Un certain nombre de ces étudiants était accompagné de leur famille. Ces faits constituent les spécificités les plus saillantes de l'échantillon d'enquête. L'étude s'intéresse, au moyen d'une approche quantitative, au parcours de ces étudiants « particuliers ». Notre recherche veut mettre en lumière les manières dont ces étudiants, qui ont longtemps vécu dans un système fermé où ils étaient, entre autres, exposés à la diffusion d'images négatives sur l'Occident ont fait face à une altérité linguistique et culturelle très différente de leur milieu d'origine. Elle interroge l'impact du choc culturel, les stratégies d'adaptation à des pratiques sociales qui ne leur sont absolument pas familières et leur disposition à l'ouverture. Une importance particulière est accordée à l'influence de la religion, base de leur culture d'origine, sur la perception de la différence. Nous montrons que la mise en perspective de deux univers opposés induira des questionnements sur l'autre et sur soi auxquels les étudiants répondront par une forte résistance au milieu d'accueil, nourrie par un bouclier identitaire omniprésent, même si l'expérience a permis à certains d'acquérir un regard plus large sur la différence et sur l'échange avec l'autre différent. Par ailleurs, l'étude pointe les failles du système éducatif libyen et de la politique éducative libyenne en général, caractérisés par un manque de vision globale et de décisions aléatoires. Par ses résultats, l'étude espère contribuer à améliorer la compréhension des problèmes spécifiques auxquels ces étudiants sont confrontés et qui rendent indispensables une préparation, un accompagnement ainsi qu'un retour réflexif sur l'expérience.