L'instance de la personne : une métaphysique sans substance
Auteur / Autrice : | Nil Hours |
Direction : | Jean-Maurice Monnoyer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 19/12/2015 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Descombes |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Descombes, Francis Wolff, Pascal Engel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Wolff, Pascal Engel |
Mots clés
Résumé
La personne est un concept tributaire de la catégorie de substance, à laquelle la métaphysique contemporaine continue souvent de l'assimiler. Or, la substance méconnaît la nature profondément relationnelle de la personne, et n'est quasiment plus d'aucune utilité en dehors de la métaphysique elle-même. Nous lui substituons d'autres catégories, afin de distinguer méthodiquement la personne d'une part de l'animal humain, comme nous y invite l'ontologie animaliste, et d'autre part de l'ego cartésien, si fortement critiqué par Parfit. Ce faisant, nous retrouvons les deux thèses les plus puissantes de la personne : la thèse chrétienne* qui en fait un centre de relations, et la thèse bouddhiste* qui en fait un complexe de propriétés. Toutefois, la première affilie la personne au modèle particulier de la Sainte Trinité, tandis que la seconde aboutit le plus souvent à un nihilisme de la personne tout aussi spéculatif. Nous proposons de penser la personne comme un processus, ou une série d'événements, afin de faire droit à l'idée de "personhood" : c'est à travers l'interaction entre les niveaux psychologiques et sociaux que la personne émerge, comme une activité auto-organisatrice qui ne se réduit pas à des propriétés biologiques, et n'est pas davantage soluble dans des structures collectives. Le saut quantique que la personne accomplit au sein de la nature, sans correspondre à une rupture ontique, peut être mieux apprécié : l'agentivité et la dignité propres à la personne sont aussi des phénomènes émergents, et des caractéristiques objectives. La personne est donc moins une entité qu'une instance, ou un réseau particulier de relations au sein d'un monde en perpétuel mouvement.