Habiter la ville sans droits : les travailleurs migrants dans les marges de Beyrouth (Liban)
Auteur / Autrice : | Assaf Dahdah |
Direction : | Virginie Baby-Collin, Michael F. Davie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 03/12/2015 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Temps, espaces, langages, Europe méridionale-Méditerranée (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Gervais-Lambony |
Examinateurs / Examinatrices : Élisabeth Longuenesse, Pierre Sintès | |
Rapporteurs / Rapporteuses : William Berthomière, Michel Agier |
Résumé
Cette thèse de géographie sociale et radicale traite des rapports de domination à Beyrouth à travers l’habiter des travailleurs migrants dans les marges urbaines. Population aux ressources faibles et stigmatisée dans une ville fragmentée, les migrants originaires d’Afrique et d’Asie tentent malgré tout de prendre place dans la capitale libanaise. L’approche micro et croisée de lieux – Bourj Hammoud, Karm al-Zeitoun, Sabra et le camp palestinien de Mar Elias – et de leurs habitants montre l’imbrication des temps longs et courts des migrations, les frottements entre les logiques communautaires et mercantiles des établis et celles plus chaotiques des nouveaux venus. Si les marges beyrouthines constituent des « sas » d’insertion où s’enchevêtrent des dynamiques multi-scalaires, elles n’en restent pas moins des espaces d’exclusion et de pauvreté animées et fragilisées par les injustices sociales et les inégalités citoyennes. À travers l’étude des mobilités, du système locatif et de l’accès au logement, et du dispositif commercial ethnique, ce travail, basé sur une enquête qui mobilise l’observation des espaces, les entretiens réalisés avec les différents acteurs et l’outil vidéo, met en exergue les réalités complexes de ces marges urbaines. Il expose leurs transformations contemporaines, mais également les tensions locales générées par une crise socio-politique libanaise et moyen-orientale, révélées ici via le prisme de la mondialisation migratoire. In fine, cette thèse interroge de manière à la fois décentrée, et ordinaire un ordre urbain généralement apprécié sous l’angle du confessionnalisme politique et questionne en miroir la nature du régime politique libanais.