Thèse soutenue

Les voies de la singularité : pour une généalogie des oeuvres d'art

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Auteur / Autrice : Nicolas Liucci-Goutnikov
Direction : Jacques Morizot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 18/11/2015
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'épistémologie et d'ergologie comparatives (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Jean-Maurice Monnoyer
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Maurice Monnoyer, Jean-Marie Schaeffer, François Soulages, Bernard Blistène, Évelyne Toussaint
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Schaeffer, François Soulages

Résumé

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S’il n’existe pas d’« objet esthétique », comme l’ont soutenu Genette et Schaeffer, mais simplement des « relations esthétiques », comment définir ce que sont ou ce que font les œuvres d’art ? Un concept élémentaire, présent de façon diffuse dans de nombreux écrits sur l’art, se révèle opératoire : le concept de singularité. La singularité peut expliquer nombre des qualités attribuées aux œuvres d’art, notamment leur capacité maintes fois relevée à arrêter l’attention. Comme l’ont souligné de nombreux penseurs, de Kant à Goodman, l’œuvre d’art tient l’esprit en éveil : dans la relation aux œuvres d’art, écrit ce dernier, « le moteur est la curiosité et le but est d’obtenir des lumières » [Nelson Goodman, Langages de l’art (1968), trad. J. Morizot]. Exigeant que l’attention se porte sur l’objet en tant qu’individu, la singularité met à mal les généralités formulées sur les œuvres d’art, tout en inscrivant chacune d’entre elles dans l’histoire. Pour percevoir et comprendre une singularité, il est nécessaire de connaître le « monde de l’art » contre lequel elle s’affirme : l’établissement d’une généalogie se révèle indispensable. Renversant la logique de l’origine, l’identification de la parenté immédiate d’une œuvre d’art permet de saisir des relations d’identité entrelacées, croisées, mais aussi et surtout ces différences déterminantes grâce auxquelles l’œuvre peut affirmer sa propre singularité… et peut-être de susciter à son tour une descendance. Plusieurs études de cas s’attachent à le montrer - textes sur l’art de Greenberg, Rosenberg ou Judd, et œuvres d’art de Warhol, Levine ou Sehgal –, cherchant à tracer ainsi, de façon généalogique, les voies de la singularité.