Le mythe des castrats en Europe au XIXe siècle : entre fascination et incompréhension
Auteur / Autrice : | Lorène Hermel |
Direction : | Jean-Yves Mollier, Jean-Claude Yon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Versailles-St Quentin en Yvelines |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le mythe des castrats, né au XVIIe siècle, perdure jusqu’aux premières années du XXe siècle. Si l’âge d’or du phénomène est le XVIIIe siècle, les castrats restent un sujet d’actualité durant tout le siècle suivant. Ils choquent autant qu’ils fascinent cette époque nostalgique de leur voix unique alors que leur corps semble contraire à la quête de véracité dramatique de la génération romantique. Comment regretter ces voix sans regretter en même temps l’opération qui la leur a donnée ? La vision qu’a le XIXe siècle des castrats se trouve alors résumée en deux mots : fascination et incompréhension. Le contexte socio-culturel est bien sûr à prendre en compte dans l’appréhension du mythe à une époque qui voit la lecture se démocratiser grâce au développement de l’édition et de la presse. Parallèlement, la médecine se spécialise et les castrats sont parfois au cœur des préoccupations des médecins: nombreux sont ceux à émettre un avis sur la castration et sur les conséquences physiques et intellectuelles de cet acte chirurgical. Enfin, les castrats inspirent les hommes de lettres : Honoré de Balzac, Eugène Scribe ou encore Vernon Lee sont entre autres particulièrement inspirés par la figure du castrat et plus spécifiquement par celle de Farinelli, alors considéré comme le castrat idéal. Dans une perspective d’histoire culturelle, cette recherche vise à analyser la place du mythe des castrats dans la société européenne du XIXe siècle, trop souvent éclipsée. Les avis sur les castrats célèbres du XVIIIe siècle nous renseignent sur la considération qu’en a le XIXe siècle, tout autant que la vision fantasmée du mythe qu’en a l’époque. Ce travail définit aussi l’opinion des contemporains sur les grands castrats solistes du siècle, Girolamo Crescentini et Giovanni Battista Velluti, mais aussi sur les musici du chœur de la chapelle Sixtine dont les voix ne cessent définitivement de résonner qu’au début du XXe siècle, mettant ainsi un terme à un mythe qui aura perduré pendant trois cents ans.